Pressés par le président de la République de réagir, les ministres enchainent les propositions pour tenter de répondre à la colère d'une partie des Français, qui accusent certains policiers de racisme et de violences. Mais si Emmanuel Macron reconnait que des injustices existent en France, rien n'a été fait ou presque depuis 2017.
Après les annonces du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, le Premier ministre Edouard Philippe se rend ce mardi dans un commissariat à Evry (Essonne). Prochainement, la ministre de la Justice Nicole Belloubet devrait également faire des annonces au sujet des brutalités policières. C’est Emmanuel Macron qui a demandé au gouvernement de se bouger car il y a urgence pour le chef de l’Etat.
Dans l’entourage du Président de la République, on est très clair : il n’est pas question de passer à côté de cette émotion planétaire suscitée par la mort de George Floyd. C'est l’opportunité de nous interroger sur nos propres problèmes de racisme, des discriminations. Pour Emmanuel Macron, il faut balayer devant notre porte.
Il y a, chez nous en France, des inégalités, des injustices qui ne sont toujours pas réglées, alors qu’en 2017, il avait promis pourtant de s’en occuper lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle. "C’est maintenant qu’il faut s’y atteler", me disait lundi un proche conseiller du chef de l’Etat. D’autant que l’été s’annonce chaud dans les quartiers populaires, à cause notamment de la crise économique.
Comme à chaque fois avec le président, le diagnostic est bien posé. Il s’agit maintenant de passer aux actes. Pour l’instant, il réfléchit encore. Emmanuel Macron n’a pas rendu d’hommage à George Floyd. Selon nos informations, il cherche le moment propice pour le faire, et le lieu idoine pour, peut-être lui aussi, poser un genou à terre.