Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, elle interpelle Jean-Michel Blanquer sur la situation du centre de formation de basket féminin de Mondeville. Le club n'étant plus en première division, le centre de formation va être contraint de fermer alors qu'il suffirait d'un coup de fil pour le sauver. Elle en appelle également à une égalité entre le sport féminin et masculin pour lesquels les règles ne sont pas les mêmes.
Ce jeudi matin, Virginie Phulpin souhaite interpeller Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale. Il peut faire un geste pour sauver un des meilleurs centres de formation du basket féminin en France. Cette formation dont on a tant vanté les mérites aux Jeux olympiques de Tokyo.
Un coup de fil, et ce serait réglé. Cet été, on a tous vibré devant les exploits des équipes de France de sports collectifs à Tokyo. Des médailles à gogo qui nous ont fait redresser le buste et chanté les louanges de la formation à la française. Et franchement, on avait raison d’être fiers. Oui, mais voilà, aujourd’hui, un de ces performants centres de formation est sur le point d’être rayé de la carte.
C’est le centre du club de basket féminin de Mondeville, près de Caen, qui forme énormément de joueuses des équipes de France de jeunes. Le problème, c’est que l’équipe adulte du club normand évolue aujourd’hui en Ligue 2. Et le règlement n’autorise pas les clubs qui ne jouent pas dans l’élite à avoir un centre de formation. Mondeville a obtenu une dérogation pour deux ans. Mais aujourd’hui, c’est fini, on lui retire le label formation. Vous avez eu deux ans pour remonter en Ligue 1, vous ne l’avez pas fait, terminé. D’accord, mais sur ces deux ans, il y a quand même eu une année blanche à cause de la crise sanitaire. Avouez que ça n’est pas simple de gagner quand on ne joue pas.
Ce que demande le club, c’est juste que la rectrice de l’académie de Normandie lui accorde un an supplémentaire. Une année de sursis pour retrouver l’élite et sauver le centre de formation. Alors oui, j’en appelle à Jean-Michel Blanquer pour qu’ils défende Mondeville. On ne va quand même pas préparer Paris 2024 en faisant disparaître une des structures qui forme les meilleures joueuses de basket du pays ! Ces jeunes filles qui ont regardé leurs aînées gagner la médaille de bronze à Tokyo, on ne peut pas briser leurs rêves pour si peu… Allez, un petit coup de fil à la rectrice pour sauver la formation à la française.
Sauver ce centre de formation, vous dites que c’est aussi une question d’égalité hommes femmes ?
Là, il y a une urgence. Sauver le club de Mondeville avant la rentrée avec une année de dérogation supplémentaire. Mais ensuite, la fédération française de basket devra aussi se pencher sur son règlement, où il y a effectivement une flagrante inégalité entre les hommes et les femmes. Les clubs masculins peuvent parfaitement évoluer en Ligue 2 et avoir un centre de formation. Ca n’est pas possible chez les filles, il faut forcément être en Ligue 1. Un peu choquant, non ? Alors attention, ça n’est pas du tout une volonté de discrimination à la base. C’est juste que jusqu’à présent, aucun club féminin de basket ne s’était retrouvé dans cette situation.
Aujourd’hui, c’est le cas. Parce que le sport évolue, parce que le basket féminin se développe. Donc si on veut vivre avec notre temps et renforcer la formation des basketteuses en devenir, il faudra changer ce point de règlement. C’est aussi pour ça que Mondeville a appelé son combat "le match pour l’égalité". A terme, il n’y a quand même pas de raison pour qu’on défavorise la formation des filles par rapport à celle des garçons. Allez, Paris 2024, ça commence maintenant.