L’Euro de football 2020 aurait dû démarrer aujourd’hui. Pour Virginie Phulpin, le manque crée l’envie. Elle est certaine que l’on profitera plus de l’Euro l’an prochain parce qu’on lui donnera une autre valeur.
Nous sommes le 12 juin 2020 et l’Euro de football aurait dû commencer aujourd’hui. La pandémie en a décidé autrement, ce sera dans un an. Virginie Phulpin a décidé de prendre les choses du bon côté. Pour elle, ça va nous redonner l’envie d’avoir envie de football.
Début janvier, Virginie Phulpin avait pris son agenda 2020 et notait les multiples compétitions qui nous attendaient cette année. 12 juin, début de l’Euro. 12 juillet, la finale. OK, très bien, ensuite les jeux olympiques. C’était machinal, on aurait dit des rendez-vous imposés tant on les considérait comme acquis. Bien-sûr, ce matin, là, on aurait tous été excités à l’idée de retrouver nos Bleus en compétition internationale. Nos champions du monde, nos finalistes de la dernière édition de l’Euro en 2016. En plus dès le premier tour ils allaient affronter le Portugal et l’Allemagne. Bon, on a tous bien compris que ça n’aurait pas lieu, en tout cas pas cette année. Et finalement, Virginie Phulpin trouve que le manque que l’on ressent aujourd’hui est peut-être une très bonne nouvelle pour entretenir notre passion de supporters ou d’observateurs du foot. D’habitude, on est abreuvé de football, les matches se succèdent du lundi au dimanche, entre les championnats, les coupes, les coupes d’Europe, les équipes nationales, c’est un flux ininterrompu de compétitions. On se branche quand on a envie de se brancher, et si on rate une rencontre, on est sûr d’en avoir une autre le lendemain. C’est presque devenu ordinaire.
Enfin, là, justement, on n’est plus sûr de rien.
Depuis le mois de mars, on se rend compte que non, ça n’est pas forcément acquis, cette proposition permanente de matches de foot. Le flux peut s’interrompre à tout moment. Et quand la date est symbolique, comme aujourd’hui avec ce qui aurait dû être le début de l’Euro, nos coeurs sont aussi vides que les stades. Et ce vide-là, il faut qu’on l’utilise pour prendre pleinement conscience du bonheur que nous procure le coup d’envoi d’un match. Virginie Phulpin est sûre que l’on profitera plus de l’Euro l’an prochain parce qu’on lui donnera une autre valeur. Elle a l’impression que c’est un peu comme si on faisait un break dans une relation amoureuse, pour mieux retrouver l’élan après. Bon, on est d’accord, le break, ça ne marche pas à tous les coups dans les relations sentimentales, mais avec le foot, ça va fonctionner, c’est sûr. Nos Bleus, l’an prochain, on les verra encore plus beaux. Pogba sera meilleur avec du temps de jeu, Griezmann se sera acclimaté au FC Barcelone, Mbappé aura encore gagné en maturité, ça laisse le temps à de jeunes pousses d’éclore, et Didier Deschamps sera toujours Didier Deschamps. Mais quand Virginie Phulpin va prendre son agenda 2021, quand elle arrivera à la date du 11 juin, elle n’écrira pas "début de l’Euro" avec le même détachement. Allez, hauts les cœurs, et rendez-vous dans un an !