Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, à l'occasion de l'ouverture des Jeux Paralympiques de Tokyo, elle s'intéresse à la place que réserve la société au handisport.
Les jeux paralympiques commencent aujourd’hui à Tokyo. La cérémonie d’ouverture est à 13h. Ces jeux commencent enfin à être plus visibles qu’avant. Pour Virginie Phulpin, il faut évidemment s’en féliciter, même si ça n’est qu’un début, et surtout, il faut les regarder pour ce qu’ils sont : du sport de haut niveau.
Il y a eu une vraie évolution ces dernières années. À Pékin, en 2008, les jeux paralympiques étaient encore très confidentiels. Une fois que les jeux olympiques étaient terminés, au revoir tout le monde, on passait à autre chose. Et les athlètes handisport se retrouvaient bien seuls. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas, et heureusement.
Ça a évolué petit à petit, à Londres, puis à Rio, et maintenant à Tokyo, en attendant évidemment Paris 2024. Il y a beaucoup plus d’heures de diffusion à la télé, des interviews, des reportages un peu partout dans la presse, les sportifs sont très présents sur les réseaux sociaux aussi. Bien sûr que ça n’est pas la panacée et on comprend la frustration et l’impatience des para-athlètes qui trouvent que la couverture médiatique n’est pas encore à la hauteur de l’investissement des sportifs. Ils ont raison, et dans les médias, on doit en faire plus, c’est certain.
Montrer la différence et donner toute leur place à ces champions et championnes. Mais il y a eu une prise de conscience, indéniablement. Une prise de conscience et des actions concrètes aussi. Que l’équipe de France olympique et paralympique soit désormais une seule et même équipe, c’est peut-être un détail pour vous, mais ça veut dire beaucoup. Virginie Phulpin n’a jamais vu autant d’engagement, d’encouragements, de la part de nos sportifs olympiques pour leurs collègues paralympiques ces derniers jours.
Et puis le comité paralympique a lancé la semaine dernière une campagne très intelligente qui participe largement à la popularisation de ces jeux. C’est une campagne qui s’appelle We the Fifteen. Nous, les 15%. Parce que oui, 15% de la population mondiale vit en situation de handicap. Ça fait plus d’un milliard de personnes qui ne veulent plus, qui ne peuvent plus être invisibles. Et parfois c’est bon de rappeler les chiffres.
Cette campagne dit aussi que les athlètes des jeux paralympiques ne sont ni invisibles, ni des super-héros.
Voilà. Ce sont des sportifs de haut niveau, tout simplement. Ni plus, ni moins. Donc on n’est pas là pour regarder les jeux la main sur le cœur et la larme à l’œil en pensant aux épreuves traversées par les para-athlètes. Non. C’est leur force, pas leur faiblesse.
On va vibrer, trembler, s’énerver aussi devant leurs performances et leurs contre-performances. On va regarder du sport, quoi. C’est Marie-Amélie Le Fur, multiple médaillée en sprint et en saut en longueur, qui le dit dans l’Equipe Magazine notamment. Quand elle a participé à ses premiers jeux, à Pékin, il y a 13 ans, elle n’avait pas encore pris conscience que pour gagner, il fallait être une athlète de haut niveau.
Mais aujourd’hui le niveau des jeux paralympiques s’est considérablement amélioré. Les participants sont des sportifs professionnels, surentraînés, et ils ne cherchent pas à participer aux jeux. Ils cherchent à se dépasser, à faire tomber des records et à gagner. Marie-Amélie Le Fur va disputer ses derniers jeux paralympiques. Elle s’aligne en longueur. Elle détient le record du monde avec un saut à 6 mètres 14. Et elle nous dit que ce concours va être passionnant, et que son record va tomber.
Ça tombe bien c’est ce que Virginie Phulpin a envie de voir à Tokyo. Des performances, de l’émotion, et un chouia de patriotisme aussi pour notre équipe de France. On veut des Marseillaises comme celles qui nous ont émus cet été !