Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, les Jeux Paralympiques en même temps que les JO, c’est le combat du champion de saut en longueur Arnaud Assoumani, ambassadeur de Paris 2024 et lui-même handicapé.
Pas de médaille pour Arnaud Assoumani cette nuit au saut en longueur aux jeux paralympiques de Tokyo. Le Français qui dispute ses 5èmes jeux a terminé 8ème. Mais pour Virginie Phulpin, Arnaud Assoumani a encore beaucoup à apporter à ces jeux paralympiques.
Virginie Phulpin a choisi de parler d’Arnaud Assoumani même s’il n’a pas gagné de médaille cette nuit. Ah oui, ça peut paraître surprenant comme ça, parce qu’aux jeux paralympiques encore plus qu’aux JO, on ne parle que des médaillés. Il faut que ça brille pour voir la lumière. Mais il y a une vie en dehors des podiums.
Evidemment que cette 8ème place est une déception pour Arnaud Assoumani. Il dispute ses 5èmes jeux paralympiques, il était déjà là à Athènes en 2004 avant de conquérir l’or à Pékin quatre ans plus tard, et il aurait bien voulu accrocher une 6ème médaille à son cou. Oui, mais voilà, finir 8ème quand vous n’avez repris l’entraînement qu’au printemps après une rupture complète d’un tendon de la cuisse il y a un an, ça reste une jolie performance.
Et puis son sport, l’athlétisme, et particulièrement le saut en longueur, est évidemment un sport individuel. Mais lui arrive à en faire une aventure collective. Parce qu’il a bien conscience qu’il est une des têtes d’affiche de l’équipe de France à Tokyo. Tous les jours, sans relâche, il encourage, il félicite, il réconforte les athlètes français. En fait il profite de son audience plus large dans les médias et sur les réseaux sociaux, pour mettre en avant le travail des autres. Et ça vaut bien un podium.
Arnaud Assoumani a cette ambition d’éveiller les consciences. Il en a marre qu’on ne parle du handisport qu’une fois tous les quatre ans quand on a le temps. Et il a raison. Son rêve, ce serait de voir les jeux olympiques et les jeux paralympiques se dérouler en même temps, aux mêmes dates. Evidemment ça n’est pas pour demain, il y a beaucoup d’embûches, mais sur le fond, comment ne pas être d’accord avec lui ? Ça éviterait de considérer les jeux comme terminés avant l’heure.
L’aventure n’est pas finie pour Arnaud Assoumani, il est un des ambassadeurs de Paris 2024, et on peut lui faire confiance pour mettre en avant les jeux paralympiques.
Il ne lâchera rien. Et c’est important d’avoir ce genre de personnalités engagées, qui ne mâchent pas leurs mots, pour les jeux de Paris. 2024, c’est l’avenir. Et Arnaud Assoumani agit pour l’avenir. Je parlais d’engagement, ça n’est pas un vain mot avec lui. Il se déplace très souvent dans les écoles pour parler de sport et pour parler de handicap pour que dès le plus jeune âge, ça ne soit plus un tabou.
Le sauteur en longueur a souvent expliqué qu’il avait lui-même été victime de harcèlement à l’école parce qu’il est né sans avant-bras gauche. Et pour que ça n’arrive plus, il cherche à libérer la parole. Et ça aussi, ça vaut bien une médaille. Quand il était petit, Arnaud Assoumani a découvert le saut en longueur à la télé. Et ça lui a donné envie de voler comme ces athlètes au-dessus du bac à sable. Et le message qu’il envoie aux enfants, à l’avant-veille de la rentrée scolaire, c’est qu’ils peuvent croire en leurs rêves.
Et ça c’est valable pour tout le monde. Handicapés ou valides, on fait les mêmes rêves. On pourrait aussi les faire aux mêmes dates, en tout cas commencer à y réfléchir sérieusement.