Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à Steven Da Costa, qualifié pour la finale des Mondiaux de karaté. Selon elle, c'est un exploit au-dessus des Jeux Olympiques.
Steven Da Costa est en finale des championnats du monde de karaté. Notre champion olympique de Tokyo était déjà l’oeuvre hier aux Mondiaux. Et pour vous, sa qualification pour la finale, c’est encore plus fort que l’or olympique.
Evidemment que si vous demandez à Steven Da Costa de choisir entre sa médaille d’or aux JO et sa finale des Mondiaux, qui se disputera samedi, il va choisir Tokyo, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Mais arriver sur le toit du monde, dans un sport, c’est déjà compliqué. Y rester, c’est encore plus rare. Et remettre ça quelques mois à peine après un sacre olympique, alors là, on touche à la mission impossible. Défi relevé par Steven Da Costa. Et pourtant, rien n’était évident au départ.
Quand vous êtes sacré champion olympique de karaté, votre vie change du tout au tout en un quart de seconde. En plus il est devenu l’une des coqueluches du public français en partageant son bonheur sans rechigner, avec un sourire communicatif à chaque apparition. Il ne touche plus vraiment terre depuis son sacre. Les sollicitations s’enchaînent, les gens le reconnaissent dans la rue… Alors autant vous dire que ça laisse moins de place qu’avant à la concentration, à l’entraînement et au travail acharné. Il faut le temps de s’habituer à cette nouvelle vie. Steven Da Costa le dit lui-même. Si le karaté était resté un sport olympique, il aurait peut-être fait une croix sur ces championnats du monde de Dubaï. Histoire de souffler un peu et de digérer son sacre avant de s’y remettre.
Oui, mais le karaté disparaît du programme olympique.
Un petit tour à Tokyo et puis s’en va. Il n’y aura pas de karaté à Paris en 2024. Et je vous avoue qu’en voyant Steven Da Costa en ce moment aux Mondiaux, je trouve ça dur à avaler. Imaginez, il aurait pu défendre son titre devant son public, à la maison, dans un sport qui compte quand même plus de 250 000 adeptes dans notre pays. Ca aurait été une épreuve phare des jeux de Paris. Mais non. Pourtant Steven Da Costa a tout fait pour que le CIO change d’avis après son titre à Tokyo. Même la ministre des sports l’a soutenu. Rien n’y a fait.
Il faut dire que le choix des sports olympiques pour 2024 était déjà entériné depuis un an et demi. Soyons honnêtes. Mais quand Tony Estanguet, le président du comité d’organisation des jeux de Paris, a expliqué qu’il préférait inviter des nouveaux sports qui cartonnent sur les réseaux sociaux, des sports connectés à leur époque, on peut comprendre la frustration de Steven Da Costa. Il ne pourra jamais défendre son titre. Il aurait pu accuser le coup, se dire que le plus grand moment de sa carrière était déjà derrière lui alors qu’il n’a pas encore 25 ans. Mais non. Il réussit à transformer en énergie positive tout ce qui lui est arrivé depuis la fin du mois de juillet. Alors oui, c’est encore plus fort qu’un titre olympique. Maintenant on attend la finale samedi.
