Chaque dimanche, Vanessa Zhâ nous emmène à la découverte de ce fleuve mythique au coeur de la civilisation de l'Egypte antique.
Les escapades culturelles de Vanessa Zhâ. L’exposition "L’Epopée du Canal de Suez, Des pharaons au XXIème siècle" qui se tient à l’Institut du Monde arabe à Paris est une véritable invitation au voyage. Vous nous proposez ce matin de partir en croisière sur le Nil de Louxor à Assouan ?
Qui est pour moi la manière la plus majestueuse de s’imprégner de la grande épopée des pharaons, du faste de la civilisation égyptienne…l’avantage d’être sur le Nil c’est qu’au fil de l’eau ce sont des siècles d’histoire qui défilent devant vos yeux, comme un film : d’heure en heure les palmiers deviennent des roseaux, les montagnes des dunes, et puis d’un seul coup c’est un temple qui surgit au milieu du tableau et cette lumière très particulière, très dense, dorée, et qui vous laisse sans voix. Et là vous faites un bond de 5.000 ans dans le passé !
Alors pour cette croisière on embarque où Vanessa ?
A Louxor, on va descendre le Nil vers le Sud, vers la Haute Egypte, en passant devant les temples d’Esna, El kab, Edfou, Silsilah, Kom Ombo pour arriver jusqu’à Assouan mon coup de cœur, déjà parce que c’est ville la plus calme d’Egypte, avec une beau métissage d’Egyptiens et de Nubiens : ses souks avec ses dattes et cacahuètes. Et puis parce qu’Assouan est tout simplement spectaculaire, très contrastée avec du granit de la verdure, entourée de dunes de sable et les pieds dans l’eau au bord des rapides, ce qu’on appelle la cataracte. Cataracte qui a protégé justement l'Egypte des invasions du Sud. Mais Assouan c’était surtout la porte de l’Afrique noire, un lieu de commerce et en particulier sur l’Ile éléphantine écoutez Cherif Adel Guide et conférencier que Diane Shenouda m’a vivement recommandée.
Et alors un petit peu plus au sud il existe une ile que vous adorez tout particulièrement l’île de Philae et son temple
Oui alors moi je l’ai découverte en plus de nuit, en felouque éclairé à la lampes torches ce qui fait que le souvenir est très fort. Un joyau, mais surtout un mythe, les enfants égyptiens rêvaient de Philae il y a 5.000 ans, avant même qu’il soit construit. Dans la mythologie égyptienne, on disait que la crue du Nil c’était tout simplement les larmes d’une femme fidèle, celles d’Isis, l’épouse d’Osiris, lorsqu’il a été assassiné elle s’est transformée en oiseau pour fuir et se poser sur une ile au Sud : l'île de Philae. Et elle a tellement pleuré que c’est là que c’est formé la cataracte et la première crue du Nil.
Alors parler nous de ce bateau sur lequel on va poser nos valises ?
Une dahabiya, une grande felouque aménagée, qui rappellent celles du 19ème qui étaient subliment décorées, même dorées d’où le nom Dahabiya qui signifie dorée. Et c’est resté ! La notre c’est "Dahabiya Rois sur le Nil".