L'attentat à la voiture piégée avec des bonbonnes de gaz déjoué cette semaine a surpris par le fait qu'il était piloté par des femmes. Quel est le véritable rôle des femmes au sein de l'Etat Islamique ?
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, les policiers découvrent une voiture abandonnée près de la cathédrale Notre-Dame à Paris, contenant des bonbonnes de gaz. L'enquête conduira jeudi à l'arrestation en Essonne, en banlieue parisienne, de trois femmes, un fait encore inédit dans l'histoire du combat antiterroriste en France. Armel S., 39 ans, Sara H, 23 ans et Inès M., 19 ans ont imaginé et mis en place un attentat à la voiture piégée, commandité par Daech. Pour Béatrice Brugère, ancienne juge anti-terroriste et secrétaire générale du syndicat national des magistrats FO, le rôle des femmes dans les réseaux terroristes "n'est pas inconnu mais méconnu."
"On voit une montée en puissance du rôle des femmes dans les réseaux djihadistes." Béatrice Brugère dresse le parallèle entre ce qui se passe en Syrie et les récentes interpellations en France. "Là-bas, sur place, il y a des femmes qui se battent. Donc, c'est un modèle qui contamine toute la sphère djihadiste, en France aussi. L'Etat islamique a un projet pour les femmes depuis longtemps. Il les glorifie, il les motive, il les valorise et les sort de ce rôle de reproductrice. Il les montre comme ayant une part entière dans l'activité terroriste."