Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.
L’Aquarius, ce navire qui a secouru 629 migrants au large de la Lybie avant de chercher à accoster en Europe, est devenu le symbole des divisions nationales et européennes sur le sujet de la crise migratoire.
Claire Hazan, vous scrutez pour nous les réseaux sociaux et nous vous avons demandé cette semaine de nous résumer le sujet à partir des tweets des différents acteurs politiques…
Tout commence dimanche dernier. Une photo postée sur le compte Twitter de Matteo Salvini (nouveau Ministre de l’intérieur italien, leader du parti d’extrême-droite). On l’y voit les bras croisés, l’air ferme. La photo s’accompagne d’un hashtag choc : « Nous fermons les ports ».
Oui, ce jour-là, l’Italie vient, comme Malte, de refuser d’accueillir sur ses côtes les 629 migrants de l’Aquarius.
On le sait c’est finalement l’Espagne qui s’est portée volontaire. Est-ce que ça aurait pu ou dû être la France, la question a divisé toute la semaine.
En cause le silence du gouvernement qui a mis 3 jours à prendre la parole sur le sujet. Les critiques viennent d’abord des opposants de gauche. Sur Twitter par exemple, on peut citer Eric Coquerel, député de la FI « Honte à la France dont le silence vaut complicité avec Malte et l’Italie » ou Benoit Hamon s’adressant directement à Emmanuel Macron « La pauvreté économique des migrants est dépassée par votre pauvreté morale »
Et les divisions se sont fait sentir y compris au sein de la majorité…
Plusieurs députés de LAREM ont tweeté leur désaccord avec la position d’Emmanuel Macron. Certains d’ailleurs voudraient voir en eux les « nouveaux frondeurs ».
J’ai nommé Anne-Christine Lang, député de paris, pour qui (je vous cite son tweet) « la France se serait honorée à faire une exception pour accueillir les passagers de l’Aquarius »
Sebastien Nadot, député de Haute Garonne : « La France est paralysée dans sa solidarité »
Hugues Renson, vice-président du groupe LAREM à l’Assemblée qui s’est fendu d’un : « Bravo l’Espagne ! »
Ou encore la plus virulente et la plus remarquée, Sonia Krimi, députée de la Manche, qui s’est exprimée sur Twitter et à la sortie de l’Assemblée. Ecoutez-là.
Quand on laisse errer 629 âmes et on dit « c’est la responsabilité de qui… attendez on va voir ensemble… on va vérifier c’est le port… c’est pas le port… » Mais on est où là ? On les accueille. On les accueille et on verra. Je n’apprécie pas que notre groupe n’ait pas une position forte. On est obligé d’attendre un ministre pour nous dire ce qu’il va faire…
Depuis l’exécutif a pris la parole. D’abord pour fustiger le « cynisme de l’Italie » (les mots d’Emmanuel Macron), puis pour proposer cette fin de semaine d’aider l’Espagne à accueillir certains des migrants (ceux qui répondent aux critères du droit d’asile). Une proposition un tardive qui a inspiré ce commentaire à un internaute sur Twitter : La France c’est ce gars qui te demande si t’as besoin d’aide une fois que t’as débarrassé la table ».
Le débat est ouvert…