Extrêmement contagieux, le virus de la rougeole, qui sévit en Nouvelle-Aquitaine, a fait sa première victime au CHU de Poitiers. Les professionnels de santé tirent la sonnette d'alarme.
Dans l'imaginaire collectif, la rougeole est une maladie infantile et bénigne. Or, en 2018, elle tue encore. L'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine a annoncé mardi qu'une jeune femme en est morte à Poitiers le 10 février dernier. Âgée de 32 ans, elle n'était pas vaccinée. Depuis, les professionnels de santé rappellent l'importance capitale de la vaccination pour se prémunir de cette maladie "extrêmement contagieuse".
Une maladie "pas du tout bénigne". Sur Europe 1 mercredi matin, le docteur Gérald Kierzek souligne qu'"avant la vaccination dans les années 60, la rougeole avait fait 2,6 millions de morts sur la planète". "Ce n'est pas du tout une maladie bénigne", martèle-t-il. La rougeole est provoquée par le paramyxovirus, transmis par voies respiratoires. Les symptômes de la maladie sont la fièvre, "un épisode ORL, avec les yeux rouges", "des points blanchâtres à l'intérieur des joues", "puis rapidement, une éruption cutanée", détaille l'urgentiste. La contagiosité commence cinq jours avant cette éruption, et se prolonge cinq jours après.
Le virus dangereux avant 5 ans et après 30 ans. De nombreux Français ne sont pas immunisés, à ce jour, contre la rougeole. Et parmi eux, une part de la population adulte. Pour elle aussi, le virus peut s'avérer mortel. "Il est plus dangereux de contracter le virus avant 5 ans, et après 30 ans", indique d'ailleurs Gérald Kierzek. "Bien sûr, on peut guérir de la rougeole tout seul. Mais quand il y a des complications, elles sont vraiment mortelles", prévient-il. Un mot d'ordre pour le docteur Gérald Kierzek : "Pour les personnes non vaccinées ou non immunisées, il est extrêmement important de faire un rappel, quel que soit l'âge, pour augmenter le taux de couverture vaccinale de la population".