Alors que Donald Trump a bien demandé au président ukrainien d'enquêter sur son Joe Biden et son fils, la situation pourrait bien se retourner contre le rival du président américain.
Un coup de fil de Donald Trump ressemble à ses tweets ou ses meetings. Il passe du coq à l’âne et flatte son interlocuteur comme s’il était le grand sachem un peu demeuré d’une peuplade lointaine. C’est confus, désarmant, mais l’idée générale est matraquée.
En juillet, il voulait que l’Ukraine enquête sur les affaires douteuses du dernier fils de Joe Biden et sur une éventuelle intervention de son père pour le sauver.
Remuer la boue, c’est sale. Inciter un pays étranger à nuire à un adversaire politique, c’est moche. Mais Donald Trump ne menace pas l’Ukrainien, il ne lui promet rien. Il n’évoque pas les 400 millions d’aide militaire qu’il a fait bloquer. Il ne le fait pas chanter, même à capella. Evidemment, il sait que des magnéto tournent, comme Paul Bismuth !
On attend le verbatim intégral, mais il n’est pas évident que Donald Trump ait franchi la ligne jaune.
Il n’est pas évident non plus que ce coup de fil relève "des activités du renseignement intérieur mettant en cause la sécurité du pays", seul cas où la loi autorise un membre des services à lancer l’alerte.
L’affaire pourrait bien se retourner contre le Parti démocrate. Notamment contre Joe Biden, dont le grand fils est fragile et qu’il a toujours protégé. Pour la première fois ce mercredi, il a été dépassé dans les sondages par Elisabeth Warren (sa rivale dans les primaires). Il voit un smoking gun, l’arme du crime, dans cet enregistrement. On ne sait pas encore qui en est mort.