Alors que deux partis rivaux revendiquent la victoire des élections législatives tunisiennes, Vincent Hervouet revient sur l'impact du vote des Tunisiens de France dans ce scrutin.
En Tunisie, l’élection législative entre les deux tours de la présidentielle. La participation a été très faible et pas de résultats avant mercredi. Mais les sondages donnent le parti Enhada en tête devant le parti de Nabil Karoui, le candidat à la présidentielle qui est en prison.
Trop de candidats, trop peu d’électeurs et pas de majorité. À l’arrivée, bienvenue dans la quatrième République, qui n’est pas une République islamique.
Selon les sondeurs, les Islamistes d’Ennahdha sont en tête mais ils perdent un gros tiers de leurs députés. Ceux-là paient leur soutien au gouvernement sortant.
Pour échapper à la sanction, une partie de la troupe a rallié Al Karama, un parti anti-français, à la barbe provocante et le couteau entre les dents.
Enfin, le parti de Nabil Karoui a fait les poches aux islamistes. Avant d’être emprisonné, le milliardaire a glané les voix des déshérités dans le pays profond, avec ses caravanes remplies de cadeaux comme les traineaux du Père Noël.
Ce dimanche, c’était le retour sur investissement. Il a détourné du vote islamiste une partie de l’électorat populaire.
La bizarrerie reste le vote des Tunisiens de France. Ils donnent la victoire à Ennhadha. Pourquoi voter pour un parti islamiste au sud de la Méditerranée quand on vit au nord, dans un pays libre, riche et laïc ?
À la chute de Ben Ali, on a cru qu’ils récompensaient le parti le plus persécuté par Ben Ali.
La version rassurante cette année, c’est que seuls les partisans d’Ennhadha sont allés voter.
Les pessimistes voient surtout que ces Tunisiens qui livrent leur pays aux islamistes sont aussi des électeurs français.