À deux jours des midterms, Amy Greene, professeure de politique américaine à Sciences Po et originaire du Connecticut, commente la situation électorale américaine.
Ce mardi, les Américains votent pour désigner les juges, les shérifs, les députés, les sénateurs et les gouverneurs du pays.
Stacey Abrams, 44 ans, deviendra peut-être la première femme noire gouverneure des États-Unis en Géorgie, où le lynchage des noirs se pratiquait encore il y a moins de 70 ans.
Dans le Minnesota, Ihlan Omar (36 ans) s’apprête à conquérir le siège de députée. Cette jeune femme est arrivée de Somalie comme réfugiée aux États-Unis, à l’âge de 12 ans.
Ce mardi, aux côtés de l’élite blanche traditionnelle, ces deux femmes porteront, elles-aussi, la voix de l’Amérique telle qu’elle est : multiraciale et multiculturelle. Car les Américains aspirent à être représentés par des personnalités qui leur ressemblent vraiment.
C’est la première bonne nouvelle de ces élections.
Une bonne nouvelle pour le parti Démocrate aussi. Pour reconstruire son capital politique et aujourd’hui sans leader, les Démocrates ont besoin de cette nouvelle génération militante qui ne cherche pas à servir une classe politique en place, mais qui a décidé de l’incarner elle-même.
La démocratie américaine est bien vivante et c’est la deuxième bonne nouvelle de ces élections.
Avec 24 heures d’avance, 32 millions d’électeurs ont déjà voté. C’est un chiffre record pour une élection de mi-mandat, le signe d’une mobilisation exceptionnelle.
Que vont décider les Américains ce mardi ?
Les urnes nous le diront mais, quels que soient les résultats, une chose est certaine c’est qu’une classe politique féminisée, rajeunie, et multi-ethnique est à la conquête du pouvoir. Cette nouvelle génération porte la promesse d’une Amérique qui renoue avec ses valeurs fondamentales. Une Amérique libérale, ouverte au monde, donnant sa chance à chacun.
En cela, ces élections sont déjà une défaite pour Trump.