Ce mercredi, Les forces de l'ordre irakiennes ont tiré à balles réelles pour disperser de nouvelles manifestations dans des quartiers de Bagdad.
Au moins neuf morts et des centaines de blessés en Irak. La police tire à balles réelles contre des manifestants qui dénoncent le chômage, la corruption, des services publics à l’abandon. La répression est sanglante mais depuis dimanche, le mouvement s’étend.
Personne ne parle encore de printemps irakien, mais ces manifestations semblent spontanées. Aucun parti ne les encadre. C’est la classe moyenne écœurée par la classe dirigeante qui se retrouve place Tahrir. Le mouvement est parti de Mossoul au nord pour gagner la capitale puis les grandes villes du sud, comme Nadjaf et Nassiriyah. Et partout, la police tire dans le tas.
La curiosité, c’est l’élément déclencheur. Le limogeage du chef des unités anti-terroristes, les 13.000 hommes encadrés par les Américains qui se sont battus contre Daech.
Abdel Wahab Al Saadi est un général populaire. On le dit incorruptible. On raconte ses faits d’armes et qu’il est adoré de ses hommes. Surtout, les unités anti terroristes ont sauvé l’honneur d’une armée irakienne qui n’a jamais été la troisième armée du monde mais qui a été trois fois vaincue. Avec sa victoire sur les djihadistes, Al Saadi réveille la fierté nationale.
Les habitants de Mossoul lui ont dressé une statue. C’est un chiite que les Sunnites acclament.
Évidemment, il fait de l’ombre au pouvoir et aux Iraniens qui tirent les ficelles.
Sa mise à l’écart est un échec pour les Américains qui gardent 5.000 soldats sur place et quelques amis comme le général Al Saadi.
16 ans après la chute de Saddam, les manifestants place Tahrir risquent leurs vies en brandissant le portrait d’un homme providentiel.