Après 13 jours de manifestations, le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé qu'il démissionnait ce mardi.
Après deux semaines de manifestations, le gouvernement libanais est tombé. Le Premier ministre Saad Harriri a démissionné.
Une clameur a accueilli la nouvelle. Les manifestants ont chanté l’hymne national, klaxonné la victoire, tiré des feux d’artifices et dans le sud, c’était tournée générale d’orangeade et café turc.
Sur le pont du Titanic, l’orchestre jouait pendant le naufrage. À Beyrouth, les passagers dansent.
Le Premier ministre jette l’éponge et la foule répète que tous doivent s’en aller. Le Président Aoun consulte mais "tous, cela veut dire tous". Le Hezbollah envoie ses miliciens rosser les manifestants, son chef Hassan Nasrallah interdit à Harriri de s’enfuir : le parti de Dieu n’est plus obéi. Il a noyauté l’administration, comme il a farci le sous-sol d’arsenaux mais les Libanais sont comme des otages qui viennent de s’évader.
L’État reste encore debout.
Il n’y a plus vraiment d’État. Une armée croupion, une dette abyssale, les anciens seigneurs de la guerre se sont partagés le pays, à Taef, il y a 30 ans pile.
Mais il y a une nation libanaise qui a survécu au pire et même au ridicule. Un peuple Libanais capable de former Dimanche, une chaîne humaine du cœur sunnite de Tripoli au nord jusqu'à la sortie de Saida dans le sud chiite, 170 kilomètres d’union nationale, la main dans la main. Du jamais vu.
C’est d’autant plus exaltant que le gouverneur de la Banque du Liban annonce la faillite, l’économie qui va s’effondrer, c’est une question de jours.