Dans la même semaine, les Allemands ont pu suivre les procès de Bruno Dey, un ancien gardien de camp de concentration de 93 ans, et de Stephan Balliet, terroriste accusé de la pire attaque raciste dans l'Allemagne d'après-guerre. Le pays fait face à une radicalisation de son extrême-droite et Angela Merkel a fait de la lutte contre ces dérives une priorité politique. C’était certainement le dernier procès d’un nazi encore vivant ayant participé à la Shoah. Le tribunal de Hambourg a condamné jeudi à deux ans de prison avec sursis Bruno Dey, 93 ans, un ancien gardien du camp de concentration du Stutthof. Il a été jugé coupable de complicité dans les meurtres de 5.232 prisonniers, internés en Pologne entre août 1944 et avril 1945. Effectivement, il n'était alors âgé que de 17 ans, mobilisé dans la SS, puis affecté à la garde d’un camp de la mort. Il devient l’un de ces multiples petits rouages qui ont permis la mise en œuvre de ce que le régime nazi appelait "la solution finale", un plan d’extermination industrielle des Juifs d’Europe. Et c’est tout l’intérêt de ce procès que d’avoir su montrer comment ce projet génocidaire unique dans l’histoire n’a pu voir le jour parce que justement il était exécuté par des milliers d’individus réalisant chaque jour des petites tâches, très segmentées, qui leur semblaient tout à fait normales et pas du tout criminelles.Aujourd’hui vieillard, dans son fauteuil roulant, Bruno Dey a encore du mal à réaliser sa culpabilité. Il témoigne n’avoir jamais tenu un rôle de premier plan, n’avoir jamais assassiné personne de ses propres mains. Mais pourtant au Stutthof, 65.000 Juifs ont pu être abattus, gazés ou pendus parce qu’il montait avec application la garde sur son mirador.Hasard du calendrier, un autre procès se tenait la veille à Magdebourg : celui du terroriste d'extrême-droite accusé de la pire attaque antisémite dans l'Allemagne d'après-guerre. Oui, le procès de Stephan Balliet qui a pris d’assaut la synagogue de Halle en pleine prière de Yom Kippour en octobre dernier, avant d’ouvrir le feu sur des restaurants de kebab en espérant tuer le plus grand nombre de musulmans possible. Et lui a montré l’autre face de l’antisémitisme et du racisme, celle de la haine pure, assumée, revendiquée, en ne montrant pas le moindre remord devant les juges. Bien au contraire, ce jeune homme de 28 ans au crâne rasé et au regard vide a affirmé que s’il n’avait pas été arrêté par la police, il aurait en suite pris pour cible le centre culturel islamique de la ville "pour y commettre un massacre". Est-ce que l’Allemagne serait particulièrement touchée par la radicalisation de son extrême-droite ?Alors non, ce n’est pas une tendance spécifique à l’Allemagne. Le phénomène est observé et il inquiète tous les organismes de lutte antiterroristes occidentaux, de l’Australie jusqu’aux Etats-Unis, et même en France. Mais l’Allemagne y répond de manière particulièrement ferme, sans jamais nier le problème, y compris quand la radicalisation gangrène des institutions comme la police ou l’armée. Le chef de la police régionale de la Hesse par exemple a été placé en retraite anticipée mardi, parce qu’il n’avait pas dénoncé certains de ses officiers aux liens trop étroits avec l’extrême droite radicale. Et la ministre de la Défense a même dissous l’une des unités parmi les plus prestigieuses de l’armée allemande, le fameux commando KSK des forces spéciales, qui était devenu un nid de néo-nazis. La chancelière Angela Merkel a fait de la lutte contre ces dérives une priorité de sa politique, avec une tolérance zéro.
En savoir plusLes conservateurs allemands franchissent le Rubicon
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30 janvier 2025
Pourquoi brûler une ambassade qui ne sert à rien ?
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29 janvier 2025
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28 janvier 2025
Les Grands Lacs : la grande guerre qui n’intéresse personne
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27 janvier 2025
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21 janvier 2025
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15 janvier 2025
Dans la même semaine, les Allemands ont pu suivre les procès de Bruno Dey, un ancien gardien de camp de concentration de 93 ans, et de Stephan Balliet, terroriste accusé de la pire attaque raciste dans l'Allemagne d'après-guerre. Le pays fait face à une radicalisation de son extrême-droite et Angela Merkel a fait de la lutte contre ces dérives une priorité politique.
C’était certainement le dernier procès d’un nazi encore vivant ayant participé à la Shoah. Le tribunal de Hambourg a condamné jeudi à deux ans de prison avec sursis Bruno Dey, 93 ans, un ancien gardien du camp de concentration du Stutthof. Il a été jugé coupable de complicité dans les meurtres de 5.232 prisonniers, internés en Pologne entre août 1944 et avril 1945.
Effectivement, il n'était alors âgé que de 17 ans, mobilisé dans la SS, puis affecté à la garde d’un camp de la mort. Il devient l’un de ces multiples petits rouages qui ont permis la mise en œuvre de ce que le régime nazi appelait "la solution finale", un plan d’extermination industrielle des Juifs d’Europe. Et c’est tout l’intérêt de ce procès que d’avoir su montrer comment ce projet génocidaire unique dans l’histoire n’a pu voir le jour parce que justement il était exécuté par des milliers d’individus réalisant chaque jour des petites tâches, très segmentées, qui leur semblaient tout à fait normales et pas du tout criminelles.
Aujourd’hui vieillard, dans son fauteuil roulant, Bruno Dey a encore du mal à réaliser sa culpabilité. Il témoigne n’avoir jamais tenu un rôle de premier plan, n’avoir jamais assassiné personne de ses propres mains. Mais pourtant au Stutthof, 65.000 Juifs ont pu être abattus, gazés ou pendus parce qu’il montait avec application la garde sur son mirador.
Hasard du calendrier, un autre procès se tenait la veille à Magdebourg : celui du terroriste d'extrême-droite accusé de la pire attaque antisémite dans l'Allemagne d'après-guerre.
Oui, le procès de Stephan Balliet qui a pris d’assaut la synagogue de Halle en pleine prière de Yom Kippour en octobre dernier, avant d’ouvrir le feu sur des restaurants de kebab en espérant tuer le plus grand nombre de musulmans possible. Et lui a montré l’autre face de l’antisémitisme et du racisme, celle de la haine pure, assumée, revendiquée, en ne montrant pas le moindre remord devant les juges. Bien au contraire, ce jeune homme de 28 ans au crâne rasé et au regard vide a affirmé que s’il n’avait pas été arrêté par la police, il aurait en suite pris pour cible le centre culturel islamique de la ville "pour y commettre un massacre".
Est-ce que l’Allemagne serait particulièrement touchée par la radicalisation de son extrême-droite ?
Alors non, ce n’est pas une tendance spécifique à l’Allemagne. Le phénomène est observé et il inquiète tous les organismes de lutte antiterroristes occidentaux, de l’Australie jusqu’aux Etats-Unis, et même en France. Mais l’Allemagne y répond de manière particulièrement ferme, sans jamais nier le problème, y compris quand la radicalisation gangrène des institutions comme la police ou l’armée.
Le chef de la police régionale de la Hesse par exemple a été placé en retraite anticipée mardi, parce qu’il n’avait pas dénoncé certains de ses officiers aux liens trop étroits avec l’extrême droite radicale. Et la ministre de la Défense a même dissous l’une des unités parmi les plus prestigieuses de l’armée allemande, le fameux commando KSK des forces spéciales, qui était devenu un nid de néo-nazis. La chancelière Angela Merkel a fait de la lutte contre ces dérives une priorité de sa politique, avec une tolérance zéro.
Europe 1
"Au Cœur du Crime" vous propose de (re)découvrir en podcast l'émission culte d’Europe1 "Crime Story" incarnée en 1988 par Serge Sauvion, acteur qui a notamment doublé le comédien Peter Falk.. Inspiré des plus grands romans policiers anglo-saxons, dans lesquelles les disparitions mystérieuses et les meurtres de sang-froid sont monnaie courante, ce podcast est un polar audio qui vous met au défi de résoudre de véritables énigmes policières. Chaque mardi et chaque vendredi écoutez un nouvel épisode intense et immersif."Au Cœur du Crime" est disponible sur le site et l’application Europe 1 ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.
Julien Pichené
"Au Coeur de l'Actu", c'est le podcast de la rédaction d'Europe 1 qui vous éclaire sur les sujets qui font l'actualité. Découvrez nos formats courts "10 minutes pour tout savoir" et nos séries documentaires, enrichis avec les archives de la radio.
Olivier Delacroix
Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes d'Olivier Delacroix, du lundi au jeudi, et de Valérie Darmon, du vendredi au dimanche. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).
Maël Hassani
Tous les soirs, Maël Hassani vous livre le concentré de l'actualité du jour, tout en gardant un œil sur les événements à venir avec les Unes de la presse du lendemain.
Ombline Roche
Tous les soirs du lundi au vendredi entre 22h15 et 22h30 Ombline Roche vous plonge dans les musiques des années Top 50 sur Europe 1. Et si vous en voulez plus, rendez-vous les samedis et dimanches entre 21h et 22h !
Dimitri Pavlenko
Deux heures de direct à l'écoute de celles et ceux qui font le monde : le raconter, le décrypter et l'analyser pour donner des clés de lecture et de compréhension aux auditeurs.
Europe 1
Qui sont réellement ces icônes qui ont marqué la France et leur époque ?Ce nouveau podcast d'archives vous transporte dans le passé et retrace pour vous les parcours et épreuves hors du commun de ces artistes et grandes personnalités françaises. Comment sont nées ces légendes aux destins extraordinaires ? Des récits uniques, racontés par les grandes voix d'Europe 1 !
Pierre de Vilno
Le tour complet de l'actualité en compagnie de Pierre de Vilno et de la rédaction d'Europe 1 de 19 heures à 21 heures.
Hervé Mathoux
Chaque parcours de vie est constitué de réussites mais aussi… d’échecs. Bien souvent, ceux-ci nous renforcent et nous apprennent autant, si ce n’est plus que les succès. Dans cette nouvelle série d’entretiens, le journaliste Hervé Mathoux évoque avec son invité ses plus beaux "accidents". Première personnalité à se plier à l’exercice : l’acteur Denis Podalydès, sociétaire de la comédie française.
Céline Géraud
Tous les jours de la semaine pendant les fêtes, Céline Géraud fait un point de l'actualité à la mi-journée avec Europe 1 13h. Au programme : des reportages, des invités et la parole des experts et journalistes de la rédaction en studio pour apporter un éclairage supplémentaire.