Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.
Le Président repart en voyage ce matin, destination l’Australie.
C’est l’ile du bout du monde pour nous Européens. Ce n’est pas pour rien que les Britanniques y expédiaient leurs forçats. D’ailleurs cela continue. On y envoie les adolescents, mais le bannissement ne dure qu’une année de césure.
C’est tellement loin l’Australie que François Hollande fut le Premier chef d’État français à s’y hasarder en visite officielle. Comme tout marche à l’envers dans l’hémisphère sud, il fit des merveilles. Il leur a vendu une flotte de sous-marins.
Emmanuel Macron assure le service après-vente.
Et bien d’autres choses : Défense et sécurité, biodiversité et dérèglement climatique, le futur traité de libre échange, recherche et anciens combattants, gastronomie et culture, le tout en trois jours. Mais d’abord, on fera des photos. Dès l’arrivée, diner à l’Opéra de Sydney. Cela tombe bien, c’est le seul bâtiment australien qu’on connait et le cliché trouvera place dans l’album à côté de ceux pris au Capitole, devant le Taj Mahal, à la Cité interdite, au pied du Parthénon, à la porte de Brandebourg, etc. Ces cartes postales rappellent les albums "Où est Charlie ?".
L’ancien ministre Villepin qui avait lui-même la bougeotte aigüe s’inquiète des 120 000 kilomètres parcourus et parle de surchauffe diplomatique. Tant de voyages, tant de discours, qui sont autant de promesses mais quels résultats concrets ? Au-delà des images flatteuses, quelle stratégie ?
L’Australie peut servir de relais en Asie.
D’où l’achat de 12 sous-marins !
Les Australiens surveillent de près les mers alentour et ceux qui s’y aventurent. Pour un Australien, la mer est un mur. Comme Donald Trump, ils pensent qu’un beau mur, si possible hérissé de tessons de bouteilles, protège la civilisation, la propriété, le travail, la tranquillité d’esprit.
Tout cela peut sembler égoïste, étriqué, étroit d’esprit. Autrement dit petit bourgeois.
Emmanuel Macron dit que "l’Europe est un continent peuplé de petits bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel et qui entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite".
Et bien en Australie, continent vide et barricadé, il va vérifier que les Petits bourgeois blancs de l’Asie se subissent pas le tragique de la mondialisation, ils montrent les dents.
L’Australie est féroce avec les migrants sans visa.
C’est une forteresse en mer. Un fort Boyard de la taille d’un continent, mais le trésor est réservé aux autochtones, on y déteste les passe-partout et les prisonniers ne sont pas enfermés, ils sont déportés. Depuis des années, les Australiens relèguent les migrants sur les iles de Noru et de Papaouasie Nouvelle Guinée.
Pour gagner l’Australie, il faut un visa, pas un bateau. Quant à devenir Australien, ce sera de plus en plus difficile. Le gouvernement veut limiter le droit du sol aux enfants d’étrangers dont les parents n’ont pas enfreint la loi et respectent les valeurs australiennes.
En Australie, le Président parlera de tout, sauf de l’immigration !
Vous connaissez la formule de Fort Boyard : c’est "Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort".