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Alors qu'il est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles tunisiennes avec Kaïs Saïed, Nabil Karoui s'est vu refuser sa demande de libération de prison. À quoi bon faire un second tour dans cette drôle de démocratie ?

On dit que la Tunisie est un pays à part, c’est vrai ! C’est la seule démocratie au monde qui garde en détention préventive, l’un des deux candidats au second tour de la présidentielle.

Ce mercredi soir, le juge d’instruction qui a jeté Nabil Karoui en prison s’est déclaré incompétent pour statuer sur sa demande de libération. On peut parier que l’incompétence de ce magistrat ne sera pas un obstacle à sa carrière.
La cour d’appel et la Cour de cassation aussi s’en sont lavé les mains.

L’instance qui organise le scrutin a réclamé cette libération, en vain. Les observateurs européens l’ont réclamé aussi, cause toujours.

Les juges ont décidé que Nabil Karoui devait être écarté de la compétition. Cela tombe bien, le Premier ministre pensait pareil. Tout comme les islamistes d’Ennahdah dont l’homme d’affaires siphonnait l’électorat.
En prison, on est souvent battu et Nabil Karoui le sera.

L’autre candidat, Kaïs Saïed triomphe par défaut. Les petits candidats se rallient. Il est le candidat de substitution des islamistes. Son élection début octobre sera une formalité. On se demande pourquoi l’organiser.
Il n’a pas eu un mot pour son rival emprisonné. Ce n’est pas très fair play mais il faut comprendre : il respecte trop les juges souverains. Si Nabil Karoui est condamné, peut-être que le Président Saïed le graciera ?

La démocratie tunisienne n’est pas à part, elle est à plat. Et les juges, à plat ventre.