Chaque matin, Martin Feneau revient sur un lieu qui a marqué l'actualité. Mardi, il est près de l'étang de Berre, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône.
Martin Feneau se trouve au bord d’une lagune, entourée de cheminées d’usines fumantes, près de l’étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône. C'est l'une des plus grandes zones industrielles d’Europe et l'on y a découvert une semaine plus tôt trois nouveaux cas de bébés nés sans bras. Une enquête est en cours.
Mais au-delà de ce dernier événement, ce qui est particulier ici, c'est que les habitants sont touchés par un nombre de pathologies anormalement élevé. Selon certaines études, il y a 10% de cancer en plus ici par rapport à la moyenne nationale.
"Où vous habitez ?", à demandé à Rebecca le médecin qui suivait son fils décédé d'un cancer à trois ans. "Je lui ai répondu sur 'le pourtour de l'étang de Berre'. 'Ah mais je comprends, là-bas, c'est une zone rouge, extrêmement polluée', m'a-t-elle répondu. C'est-à-dire que mon lieu de vie menace la vie de mon enfant. J'ai eu un premier enfant qui a eu aussi des malformations. Est-ce que c'est du à mon environnement, à ce que je respire ? On n'est pas loin des usines. C'est grave. On est les sacrifiés."
Il y a également beaucoup de cas de diabètes, 6% de plus que la moyenne. Par ailleurs, l y a des voisins qui dans un même quartier sont touchés par les mêmes pathologies.
"J'ai développé des maladies cardio-vasculaire, du diabète, trois cancers", explique Sylvie, qui habite à Fos-sur-Mer. "Dans le quartier, où je vis, nous sommes trois dans ma famille à avoir des problèmes thyroïdiens, les trois autres voisins aussi. C'est comme ça." Sylvie et l’ensemble des habitants peuvent répondre à un questionnaire jusqu'au 9 février, une consultation menée en partenariat avec l’État sur l’environnement et la santé autour de l’étang.
Il y existe des études indépendantes, une américaine notamment, qui établissent un lien entre la pollution et ces pathologies. Mais rien ne prouve la responsabilité des industries de la région. Les habitants réclament eux depuis plus de 10 ans une véritable étude épidémiologique dans la zone. D'ailleurs ils ont envoyé une lettre à différents ministres, sans réponse. Ils relancent leur appel mardi sur Europe 1.