Source : article rédigé à partir d'articles du Figaro et du Monde des 9 et 10 mai 1981
L’Espagne s’est immobilisée pendant deux minutes vendredi. A midi pile, la vie s’est figée pour rendre hommage aux trois soldats tués jeudi par ETA et dont les funérailles se déroulaient dans le village d’El Pardo, à quelques kilomètres de Madrid.
Le lieutenant colonel d’infanterie Guillermo Tevar, le caporal Antonio Nogueira et le soldat Manuel Rodriguez ont été tués le 7 mai lors d’un attentat qui visait le véhicule du général Joachim de Valenzuela, chef de la maison militaire du Roi Juan Carlos.
L'union sacrée même en politique
Le plus haut gradé de l’armée espagnole, âgé de 69 ans est désormais hors de danger. Grièvement touché au thorax et à l’abdomen, il a été opéré pendant plus de sept heures au grand hôpital de Madrid.
Pendant 120 secondes, les voitures se sont arrêtées, les passants se sont immobilisés, les médias ont cessé d’émettre pour signifier le refus du terrorisme et l’attachement de tout un peuple à la démocratie. Seule exception, le pays basque où les deux minutes de silence ont été peu suivies.
Ce moment historique s’est achevé par un tonnerre d’applaudissements, un concert de klaxons mais aussi par le retentissement des carillons d’églises et les sirènes des usines.
Sur le terrain politique, l’heure est également à l’union sacrée. Le président du gouvernement, Leopoldo Calvo Sotelo, a promis la mise en place d’un tribunal spécial pour juger les terroristes.