La dernière édition "Revenus et Patrimoines des ménages" (de l'Insee) montre en effet que la génération des 18/25 ans est en voie de paupérisation. En tous les cas, 21 % sont sous le seuil de pauvreté, (moins de 880 euros par mois). Un jeune sur 5 donc. Un record. La génération qui suit, les 25/29 ans, est un peu mieux lotie. Mais la pauvreté, aujourd'hui, on le voit, ne touche plus les personnes âgées, mais les jeunes. Même si attention, les femmes seules âgées, qui n'ont pas travaillé, ne roulent pas sur l'or. Mais, enfin, on note que la génération des plus de 75 ans affiche les mêmes revenus que les 30/39 ans. Ce qui est honorable.
Alors, évidemment, c'est devenu un cliché que de le dire. Mais, on a une génération en or, celle qui est né en 1945, qui a fait mai 68 : "La seule génération qui, à chaque âge, a systématiquement affiché un niveau de vie record", note l'Insee. Logiquement, cette génération se retrouve aujourd'hui, en prime, avec beaucoup de patrimoine, ce qui va donc, lui garantir une confortable retraite, grâce à ses revenus du patrimoine.
Mais curieusement, les jeunes ne veulent pas forcément remettre en cause l'ordre établi. Oui, les jeunes, sont au moins autant attachés, (si ce n'est plus même), à la retraite à 60 ans par exemple. Et tant pis s'il faut augmenter les charges sociales, tant pis s'il faut se serrer la ceinture. Comme si, à 20 ans, on se projetait déjà à l'âge de la retraite. A droite, comme à gauche, nombre de politiques regrettent, en off, ce conservatisme de la jeunesse. Et à en écouter certains, parfois, on a presque l'impression que cette génération qui a fait mai 68 et qui est toujours au pouvoir, certains rêvent d'un nouveau mai 68, où l'on verrait la jeunesse bousculer justement cet ordre établi qui ressemble de plus en plus à un hold-up générationnel.