Affaire Vivendi : peine réduite pour Jean-Marie Messier

CONDAMNATION - L’ancien PDG de Vivendi a été relaxé dans une première affaire, mais a été condamné à 10 mois de sursis pour abus de bien sociaux.
L’info. Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide pour Jean-Marie Messier ? Celui qu’on surnommait J2M lorsqu’il était à la tête de l’empire Vivendi entre 1996 et 2002 a été condamné à 10 mois de prison avec sursis et à 50.000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris. Bien loin des trois ans requis en première instance par le parquet, sa culpabilité dans une affaire d’abus de biens sociaux a donc été confirmée. A l’époque, Jean-Marie Messier avait tenté d’obtenir un parachute doré de 18.6 milions d’euros sans l’aval du conseil d’administration. En revanche, l’ancien PDG a été relaxé dans l’affaire autour de la communication trompeuse qu’il aurait mené pour manipuler les marchés entre 2000 et 2002.
Il crée un empire financier qui s’écroule rapidement. Jean-Marie Messier a été l’artisan d’une transformation en profondeur de la compagnie générale des eaux, devenu un empire aux ramifications mutliples après le rachat de Canal + et du groupe canadien Seagram, alors propriétaire des studios Universal. Jean-Marie Messier avait été raillé pour son goût pour la démesure, qui avait amené le groupe, au bord du gouffre financier, à une restructuration.
La communication trompeuse de Vivendi établie aux USA. Raillé dans les médias , il avait été qualifié par les juges de "prestidigitateur de dettes" après avoir tenu des discours trompeurs à ses actionnaires, alors même que le groupe croulait sous les dettes. Aux Etats-Unis, un jury populaire avait établi la responsabilité de Vivendi dans cette affaire de communication trompeuse, sans que J2M y soit associé personnellement.
Vers un pourvoi en cassation. L'avocat de M. Messier, Me Francis Szpiner, a estimé qu'il s'agissait là d'une "grande victoire" mais indiqué que son client allait se pourvoir en cassation. "Cette décision met fin à la légende selon laquelle Vivendi Universal aurait été mal géré", a déclaré Me Szpiner, pour qui la gestion de M. Messier "s'est faite dans les règles et a été exemplaire". "Pour le reste, nous continuerons de nous battre", a-t-il ajouté."C'est un peu décevant", a commenté, pour sa part, Me Frédérik-Karel Canoy, avocat des parties civiles.
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