Ils ont véritablement tué Charlie Hebdo. Mercredi, deux terroristes ont ouvert le feu dans les locaux de Charlie Hebdo, en criant "Allah akbar" dans la salle de rédaction. Douze personnes au moins ont été abattues froidement au cours de cette sanglante attaque et quatre se trouvent entre la vie et la mort. Une véritable mise à mort de l’hebdomadaire satirique, puisque les dessinateurs historiques de Charlie Hebdo, Charb, Cabu, Wolinski et Tignous ont été tués dans l'attaque. Philippe Honoré est décédé mercredi soir, portant à cinq le nombre de dessinateurs morts dans l'attentat. Les terroristes, très aguerris à l’usage des armes, ont pris la fuite et sont activement recherchés. Europe 1 vous résume ce que l’on sait de cette sanglante journée.
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L’ATTAQUE. Mercredi, vers 11h30, deux hommes, vêtus de combinaisons noires, cagoulés et lourdement armés, ont fait irruption dans l'immeuble hébergeant la rédaction de Charlie Hebdo. Ils ont alors demandé à deux agents de maintenance où se trouvaient les locaux du journal satirique. Après avoir obtenu une réponse, ils ont abattu l’un des membres du personnel d’accueil, qui leur avait répondu.
Quand les deux hommes font irruption dans l'immeuble, toute l’équipe de Charlie Hebdo organise sa conférence de rédaction hebdomadaire, qui regroupe nombre de journalistes, dessinateurs et contributeurs du journal satirique. Là, ils crient : "nous avons vengé le prophète !" et "Allah Akbar", a détaillé le procureur de la République de Paris, François Molins. Avec méthode et sang-froid, les terroristes tirent alors "en rafales" sur toutes les personnes présentes dans la rédaction, avant de prendre la fuite.
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LES VICTIMES. Au total, selon un bilan provisoire, douze personnes, dont huit journalistes, un invité, un personnel de maintenance et deux policiers, ont été tuées lors de cet attentat. Onze personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.
Parmi les douze victimes, on dénombre plusieurs poids lourds de la rédaction de Charlie Hebdo : Charb, directeur de la publication, ainsi Cabu, Wolinski, Tignous. Honoré, un autre dessinateur de l’hebdomadaire, a lui aussi perdu la vie dans l’attaque. L'économiste Bernard Maris, également chroniqueur sur la radio France Inter, a lui aussi perdu la vie au cours de l’assaut.
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Invité de Charlie Hebdo, Michel Renaud, fondateur du festival clermontois Rendez-vous du carnet de Voyage, est lui aussi tombé sous les balles des assaillants. Enfin, un policier du Service de la protection, a été tué alors qu’il assurait la protection de Charb dans les locaux de la rédaction. Un autre policier a été abattu lors de la cavale en voiture des deux terroristes.
LA CAVALE. Durant leur fuite, au volant d’une Citroën C3 noire, les deux terroristes ont croisé deux patrouilles de policiers et des coups de feu ont été échangés. Lorsqu'ils ont croisé la troisième patrouille, ils sont sortis de leur véhicule pour tuer de sang-froid un policier de 42 ans qui tentait de chercher du renfort pour les interpeller.
Arrivés à hauteur de la porte de Pantin, les deux hommes ont abandonné leur véhicule volé, pour braquer un automobiliste. Là, ils ont été aperçus par un témoin qui fait état de trois suspects. Ces derniers sont alors repartis au volant d’une Clio grise, recherchée par les forces de l’ordre.
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L’ENQUÊTE. Une enquête a été ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris pour "assassinat et tentative d'assassinat, vol à main armée en bande organisée, infractions à la législation sur les armes", "en lien avec une entreprise terroriste", et "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ayant pour objet la préparation d'un ou plusieurs crimes". La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), la sous-direction de l'antiterrorisme de la PJ (SDAT) et la section antiterroriste (SAT) de la PJ parisienne ont été saisies de l’enquête.
LES SUSPECTS. Pour l’heure, aucune interpellation n’a eu lieu. L’enquête s’oriente vers la piste de deux frères, originaire de Paris et âgés de 32 et 34 ans. L'un d'entre eux aurait déjà été condamné en 2008 dans une affaire de terrorisme. Plusieurs perquisitions ont été menées par les enquêteurs dans l'Est parisien mais sans résultat.
Un individu plus jeune, âgé de 18 ans, est également suspecté d'avoir pris part à l'attentat. Ce dernier est originaire de la région de Reims, où des perquisitions ont été menées mercredi soir par le Raid.