Kamel Bousselat n’était pas inconnu des services judiciaires. L’homme interpellé vendredi en Allemagne après avoir enlevé et retenu durant une semaine une adolescente de 15 ans, Chloé, avait déjà été condamné à treize reprises pour vols et violences. En 2009, il avait écopé de cinq ans de prison, dont trois ferme, pour six faits d'agressions sexuelles ou tentatives.
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Sorti de prison en septembre dernier, Kamel Bousselat s’était installé dans un foyer d’Avignon. Il devait se présenter le 24 septembre à un conseiller d’insertion et de probation pour fixer les conditions et les modalités de son suivi. Or, Kamel Bousselat ne s’est pas présenté à cette convocation.
Une réaction initiale rapide…
Peut-on dès lors en déduire qu'il y a eu un raté dans le suivi judiciaire de cet homme ? Une chose est sûre, dès le lendemain de son rendez-vous manqué, le 25 septembre, le conseiller d’insertion de Kamel Bousselat avait averti le juge d’application des peines, comme l’a confirmé la Chancellerie à Europe 1. Une réaction initiale jugée rapide car l’attitude la plus courante des conseillers, dans ce genre de cas, est de relancer l’individu convoqué avant de prévenir le juge.
Mais, pour la suite de la procédure, de nombreuses questions restent en suspens. A-t-on notamment rapidement cherché à localiser Kamel Bousselat ? Quels moyens a-t-on mis en œuvre pour le retrouver cet homme de 32 ans, inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles ?
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…mais de nombreuses questions en suspens
Quid également de la demande de soins psychiatriques effectuée par Kamel Bousselat après son incarcération en détention provisoire en 2007 ? Kamel Bousselat a bien été suivi jusqu’en 2009, mais ensuite, le mystère plane. Quoi qu’il en soit, Kamel Bousselat devait continuer ces soins à sa sortie de prison pour ne pas retourner derrière les barreaux.
Alors, s’il est encore un peu tôt pour parler de faille dans le suivi judiciaire de Kamel Bousselat, les zones d’ombres sont néanmoins réelles. A tel point que la Chancellerie a convoqué lundi des magistrats pour une réunion de travail consacrée aux mesures mises en oeuvre lors de la sortie de prison du ravisseur présumé de Chloé. Avec un objectif formulé par la Chancellerie: "comprendre ce qui s'est passé".