Son corps martyrisé avait été retrouvé enveloppé dans une couverture, au bord de l'autoroute A10 en plein coeur de l'été 1987. 25 ans plus tard, les enquêteurs n'ont toujours pas réussi à identifier la fillette battue à mort. Lundi, la justice a lancé un appel à témoins dans l'espoir d'obtenir de nouvelles informations qui permettraient de faire avancer l'enquête.
L'enquête toujours en cours
"Vingt-cinq ans après, on compte toujours sur un remords d'un membre de la famille, mais aussi sur un témoin qui à l'époque des faits n'aurait pas fait le lien avec la disparition", a justifié la procureure de la République de Blois, Dominique Puechmaille. "Un dossier n'est jamais clos. Nous aimerions connaître la satisfaction d'identifier cette enfant et de trouver ses meurtriers", a ajouté la magistrate.
Le cadavre de la petite-fille avait été découvert le 11 août 1987, par des employés de la société d'autoroute Cofiroute à 15 kilomètres de Blois. L'autopsie révèle qu'elle est morte de maltraitances prolongées : son corps présentait des traces de coups, de fractures anciennes, de brûlures - notamment au fer à repasser - et même des morsures - son téton gauche avait été arraché avec les dents.
Un travail de fourmi
Les enquêteurs font des vérifications dans 66.000 écoles, interrogent toutes les assistantes sociales de France et 6.000 médecins, distribuent des dizaines de milliers de portraits-robot de la fillette. Malgré tous leurs efforts, la fillette n'a jamais été identifiée. Les médecins ont seulement évalué son âge entre 3 et 5 ans et indiqué qu'elle était de type méditerranéen. Un détail qui a longtemps laissé penser aux gendarmes qu'elle avait été abandonnée là par sa famille qui descendait vers le Maghreb.
En 1993, le corps de la petite fille a été exhumé afin d'effectuer des prélèvements qui ont permis d'isoler un ADN partiel - confirmant l'origine maghrébine de la victime. De nouvelles analyses scientifiques des scellés conservés depuis 1987 ont également permis d'isoler deux empreintes ADN, celles du père et de la mère de l'enfant. Mais elles ne correspondent à aucune personne fichée en France et en Europe.
Quelques pistes à explorer
En réexaminant tous les témoignages et les indices prélevés à l'époque, les enquêteurs ont pu écarter des fausses pistes. Des particules de peinture et des grains de sable ont notamment permis de déterminer que la victime habitait dans la région. Selon la procureure "la fillette résidait (...) dans un secteur compris entre Oucques, Marchenoir, Ouzouer-le-Marché, Meung-sur-Loire et Blois".
"Une chose est sûre, l'enfant vivait dans des conditions précaires. Elle et sa famille sont restées inconnues des services éducatifs, médicaux, sociaux. L'enquête doit continuer, le moindre détail peut avoir une vraie importance", a indiqué la magistrate.
Toutes les personnes susceptibles d'apporter une information ou un témoignage sur cette affaire peuvent appeler gratuitement le 06.46.17.05.59 ou envoyer un message à enfant-a10-tgi-blois@justice.fr