Le petit-fils de l’ex-maire de Vence se rétracte

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Marion Sauveur avec AFP , modifié à
Il accusait son grand-père de viol. Christian Iacono a été condamné à 9 ans de réclusion.

Cela faisait onze ans qu’il accusait son grand-père de viol. Gabriel Iacono est revenu sur ses incriminations contre l’ancien maire de Vence, Christian Iacono, dans un entretien publié dans Nice Matin, mercredi. Le jeune homme, aujourd’hui de 20 ans, a confié au journal avoir "peut-être effectué une transposition, désigné (son) grand-père à la place de quelqu'un d'autre".

"J'y croyais, c'était pas un mensonge", témoigne-t-il :

"J’ignore par qui j’ai été violé"

"Personne ne m’a poussé à l’incriminer. Pour autant, je n’ai pas menti. J’y croyais vraiment", assure-t-il. Mais, il raconte que "dès la fin du second procès", il a commencé à se "poser des questions". Et d’affirmer : "ça a mis trois mois pour mûrir".

S’il se rétracte, le jeune homme, père d'un petit garçon, assure toutefois avoir bien été "violé". "Mais j'ignore par qui", ajoute-t-il avant d'affirmer : "aujourd'hui, je n'ai plus envie de savoir. Je veux tourner définitivement la page".

Quant à son grand-père, Gabriel Iacono dit ne pas lui avoir écrit, ni même demandé de parloir pour le voir. Mais, indique-t-il, il n'a "pas envie qu'il passe un jour de plus en prison" et de préciser : "je ne peux pas vivre tant que mon grand-père n'est pas totalement blanchi".

Une demande de remise en liberté ?

Après les révélations de son petit-fils dans la presse, Christian Iacono, âgé aujourd’hui de 76 ans, devait rencontrer l’un de ses avocats, Me Gérard Baudoux, mercredi matin. Ils devaient, ensemble, définir une stratégie judiciaire. Ses avocats devraient demander la mise en liberté de leur client.

"Je reçois la nouvelle avec prudence. Ma conviction a toujours été qu'au regard d'un conflit familial extrême, tout était possible dans le domaine de l'irrationnel", a commenté Me Baudoux. Le fils de l'ancien maire de Vence, un médecin installé à Reims, voue notamment à son propre père une haine tenace", rappelle-t-il. Et de conclure : "ce n'est pas une vraie surprise", en notant que le petit-fils avait confié à un psychiatre qu'il avait "encore des choses à dire".

Condamné à deux reprises

Les faits incriminés se seraient déroulés entre 1996 et 1998, dans la villa de Christian Iacono, à Vence, alors que l'enfant avait entre 5 et 8 ans. L'accusation reposait sur des rapports d'experts signalant l'existence, sur le corps de l'enfant, de cicatrices indicatives de sévices sexuels ainsi que sur les déclarations réitérées de Gabriel Iacono, jugées crédibles et cohérentes par les experts.

Christian Iacono a été condamné le 23 février par la cour d'assises d'Aix-en-Provence à neuf ans de réclusion pour viol et agression sexuelle sur son petit-fils. En première instance à Nice, en avril 2009, devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes, il avait déjà écopé de neuf années d'emprisonnement. L'ancien maire de Vence a toujours clamé son innocence et avait déposé un pourvoi en cassation.