La ville de Béziers arme ses policiers... et veut que ça se sache. Depuis mercredi, des centaines d'affiches placardées dans les rues de la ville informent que la police municipale "a un nouvel ami". Un message qui s'accompagne d'une photo de pistolet avec un écusson tricolore sur la crosse. Cette mesure a été prise par le maire de cette commune de l'Hérault, Robert Ménard, élu avec le soutien du FN lors des élections municipales de l'an dernier.
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"Armée 24h/24 et 7j/7". "Désormais la police municipale a un nouvel ami", peut-on lire sur l'affiche montrant un pistolet 7.65 automatique. "Armée 24h/24 et 7j/7, police municipale de Béziers", est également écrit, en plus petit, sur l'affiche concernée, présente un peu partout dans la ville. Si la loi interdit toute publicité pour une arme à feu, dans le cas présent la démarche est légale puisque ces affiches "ne proposent pas de vendre une arme", précise Laurent-Franck Liénard, avocat spécialisé dans le droit des armes, contacté par francetv info.
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Une formation de dix jours nécessaire. Généralement, les policiers municipaux peuvent être équipés de revolvers, mais pas d'armes automatiques. Pour armer les policiers municipaux, il suffit à la mairie de signer une convention avec l'Etat. Les policiers doivent ensuite donner leur accord et suivre une formation de dix jours, note Libération.
Depuis le 1er février, la police municipale biterroise est donc équipée d'armes létales, selon le Midi-Libre. Et neuf policiers - déjà formés et en provenance d'autres polices municipales déjà armées - patrouillent d'ores et déjà avec cette arme, essentiellement la nuit.
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Suréquipés et bientôt plus nombreux. Et ces armes automatiques ne constituent pas le seul attirail des policiers municipaux. Ces derniers sont en effet équipés de gilets-pare-balles, de bâtons de défense, de bombes lacrymogènes et de casque de maintien de l'ordre, liste Midi Libre. Robert Ménard entend par ailleurs doubler les effectifs de policiers municipaux en trois ans.
Une atmosphère de far west. Robert Ménard, depuis son élection en mars 2014, a créé de nombreuses polémiques, de la crèche de Noël à la mairie au changement d'un nom de rue pour l'attribuer à l'un des militaires du putsch des généraux à Alger, en passant par l'arrêté anti-crachat ou au couvre-feu pour les mineurs.
"Une affiche affligeante". Une nouvelle fois, cette mesure a suscité de vives réactions. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont dénoncé "une affiche affligeante". "Le maire se prend pour un shérif et sème la terreur dans la ville. Lamentable pour un élu de la République", écrit par exemple Bernard Roman, député de la 1re circonscription du Nord. "Non, Monsieur Ménard, une arme n'a jamais été et ne sera jamais une amie", souligne le blogueur Thomas Clément.