C'est un stratagème rodé. Des dizaines de vendeurs français du site Leboncoin sont tombés dans le piège... monté depuis le Ghana, en Afrique de l'Ouest. C'est à Brest, dans le Finistère, que la police a débusqué l'arnaque, rapporte samedi Le Télégramme.
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Un reçu Paypal suspect
Tout a commencé dans le Var, en octobre, avec une plainte déposée par une habituée du site web dédié aux bonnes affaires entre particuliers. Motif ? Après avoir envoyé une tablette numérique par colis à une acheteuse résidant à Brest, elle avait obtenu un reçu Paypal lui indiquant que les fonds avaient bien été débloqués et virés sur ce site réputé inviolable. Or, la vendeuse n'a jamais touché l'argent de la transaction.
Une intermédiaire à Brest
Immédiatement prévenue, la police brestoise s'est aperçue rapidement qu'une trentaine de colis, arrivant des quatre coins de la France et contenant systématiquement du matériel numérique vendu sur le site, devaient tous être réceptionnés par une Brestoise de 29 ans. Après être intervenus au domicile de l'arnaqueuse présumée, les enquêteurs ont découvert qu'elle-même est victime de ce qui s'apparente à une escroquerie d'ampleur internationale.
Deux semaines avant le début de l'arnaque, celle-ci a cru avoir été recrutée sur internet par une prétendue entreprise anglaise lui demandant de réceptionner les colis avant de les redistribuer au Ghana. Pour cette activité, elle devait, comme stipulé sur un contrat de travail signé, recevoir un salaire brut de 1.400 euros. Problème : l'entreprise n'a jamais existé, le contrat est un faux, au même titre que le reçu Paypal envoyé à la vendeuse varoise… depuis le Ghana.
20.000 euros de marchandise
Peu de colis ont eu le temps d'être expédiés en Afrique. La majorité des vendeurs arnaqués ont retrouvé leur bien, un stock de marchandise total évalué à 20.000 euros. Les enquêteurs craignent désormais que la "mule" ne soit pas la seule victime intermédiaire et que l'arnaque continue ailleurs.
La police en appelle donc à la plus grande vigilance des vendeurs sur internet, indique Le Télégramme, en vérifiant la validité des faux mails de Paypal qui arrivent régulièrement dans les courriels indésirables. Sur l'enquête internationale, les policiers ont peu d'espoir de retrouver les responsables de l'arnaque. Le quotidien explique qu'un nom et une adresse ont certes été identifiés au Ghana, mais que la coopération avec la police locale est inexistante, empêchant ainsi tous relais des investigations.