400 détenus à évacuer et à renvoyer vers d'autres établissements. Cette opération extrêmement rare est survenue dans la nuit de jeudi à vendredi à la prison de Maubeuge, dans le Nord, après une coupure de courant causée par un incendie maîtrisé en début de soirée. Le feu, qui n'a pas fait de blessés, s'est produit à 15h30. "Il y a eu un feu électrique au niveau de la maintenance, qui a endommagé un câble à haut voltage de 20.000 volts", a indiqué le secrétaire régional de l'Ufap-Unsa Justice, Laurent Scassellati.
Des dégâts trop importants. Selon Christophe Loyer, autre syndicaliste Ufap-Unsa Justice qui se trouvait sur place, la décision "extrêmement rare" d'évacuer la prison a été prise par le préfet aux alentours de 20 heures. "Du personnel d'Eiffage est venu sur place pour voir s'il était possible de réparer mais vu l'ampleur des dégâts, ils ont estimé que c'était impossible", a-t-il rapporté. Les détenus sont alors transférés dans trois prisons situées à proximité de celle de Maubeuge.
Une évacuation en plusieurs phases. La première phase d'évacuation a débuté vers 23 heures s'est prolongée dans la nuit. Le personnel de la pénitentiaire se trouvait "dans un black-out total" et devaient "procéder à l'évacuation totale de la population pénale, vers les autres établissements de l'interrégion", selon Laurent Scassellati. L'ensemble du dispositif était également encadré par les forces de l'ordre et les équipes régionales d'intervention et de sécurité (Eris).
Dans la nuit, 200 détenus ont été évacués dans différents établissements pénitentiaires de la région, avant que le reste des prisonniers ne soient évacués à leur tour dans la journée de vendredi. La situation était qualifiée de "totalement calme", selon cette source, qui a indiqué que l'opération s'effectuait sereinement, le site ayant été sécurisé, avec des renforts mobiles à l'extérieur.
Des fourgons pour les détenus dangereux. Le centre pénitentiaire de Maubeuge, ouvert en 1990, est situé à 80 km de Lille. L'établissement comporte une maison d'arrêt avec des prévenus en attente de jugement et un centre de détention avec des prisonniers en fin de peine. Il ne comporte pas de quartier de haute sécurité. Les détenus considérés comme les plus dangereux ont été évacués par fourgon cellulaire, tandis que les autres l'ont été en bus, selon Christophe Loyer.
En juin 2010, la prison de Draguignan, dans le Var, qui possédait un nombre similaire de détenus (436) à celle de Maubeuge, avait elle aussi été évacuée, cette fois-ci en raison d'inondations.