L'INFO. "Khadafi dictateur", "mécréants", "chrétiens", "injustes". Tels sont les mots, peints à la bombe verte et en arabe, découverts le 28 octobre dernier sur la façade de la mosquée de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Des inscriptions qui n'ont certes rien d'islamophobes, mais qui n'en constituent pas moins une dégradation du lieu de culte. L'association de la mosquée de Pau avait ainsi déposé une plainte pour détérioration au commissariat de la ville. Sauf que jeudi, les fidèles ont appris que le tagueur n'était autre que l'imam lui-même, rapporte Sud Ouest.
Un conflit avec un fidèle. Le religieux s'est lui-même dénoncé. Quelles sont les raisons qui ont motivé son geste ? En conflit avec un des fidèles de la mosquée, il espérait pouvoir lui faire porter le chapeau. Selon Sud Ouest, un incident se serait en effet produit lors d'un prêche et un fidèle s'en serait pris verbalement à l'imam. Quelques jours plus tard, la façade de la mosquée était dégradée. Une tentative de vengeance qui vaudra au prélat d'être convoqué pour une audience de plaider coupable le 8 janvier prochain.
L'imam n'était plus en odeur de sainteté. Il apparaît cependant que cet incident ne résulte pas d'une tension entre deux hommes. Depuis quelques temps, l'imam était contesté par une partie des fidèles. "Depuis plusieurs mois, la majorité de la communauté ne l’accepte plus parce que c’est un arabophone et que la plupart des jeunes souhaitent un imam francophone. Ils ont du mal à comprendre le sermon du vendredi", assure un habitué de la mosquée. D'autres évoquent une scission au sein même de la communauté entre les anciens et les jeunes. "Il y a des gens qui ont des idées, et certains qui en ont d’autres", élude un des fidèles sans d'autres précisions.
Et maintenant ? Cette étrange tentative de vengeance vaut au prélat d'être convoqué pour une audience de plaider coupable le 8 janvier prochain. L'imam, originaire du Maroc, n'officie plus depuis quelques jours. Son sort doit être discuté au cours de la réunion du bureau de l'association de la mosquée dont il est salarié. Cette même association, dépositaire de la plainte, ne s'est pour l'heure pas exprimée sur cette affaire.