L'INFO. Un homme de 56 ans a été mis en examen jeudi pour escroquerie et écroué par un juge d'Argentan, dans l'Orne. Sa combine ? Il proposait à des passionnés de courses hippiques d'investir dans des chevaux. Sauf que les actionnaires n'ont jamais rien touché en retour. Le préjudice évalué se chiffre à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Un site internet très pro… Son site internet, très professionnel en apparence, est impeccable. Et surtout très vendeur : à côté du palmarès de ses chevaux de course, l'homme propose aux passionnés d'équidés de devenir "co-propriétaire" de chevaux triés sur le volet grâce à la sélection génétique. Le tout appuyé par des avis de spécialistes. L'offre consiste à placer plusieurs milliers d'euros sur un cheval afin de prendre 10 ou 15% des parts du trotteur avec, en échange, un pourcentage sur les gains en course.
… et une offre alléchante. La proposition semblait intéressante pour les fans d'hippisme qui n'ont pas leurs entrées dans le milieu mais désirant tout de même y placer leurs économies. D'autant qu'en contrepartie, le propriétaire, charmant, leur annonce qu'il s'occupe de tout : achat de poulains qu'il confie à des entraîneurs, en Normandie, papiers d'identification, autorisations. L'homme semble bien gérer son entreprise. Mais la réalité est tout à fait différente. Dans la pratique, l'escroc ne déclare jamais les actionnaires à la société du Cheval Français, l'organisme régissant les hippodromes et les courses hippiques de trot. L'homme lui-même n'y est d'ailleurs plus répertorié depuis cinq ans. Les chevaux, quant à eux, qui ne sont donc, de fait, pas habilités à courir, sont loin des cracs et du prix d’Amérique.
Comble de l'escroquerie : un trotteur gagne à Vincennes. Le comble de l'escroquerie est atteint quand un entraîneur décide de lancer un de ces trotteurs, sous ses couleurs, sur l'hippodrome de Vincennes. Surprise : le cheval remporte la course. Et c'est donc là, quand les investisseurs réclament leur argent sans succès que le mic-mac s'effondre. Le beau-parleur a alors disparu de la circulation. L'homme a finalement été rattrapé, au terme de plusieurs mois d'enquête, à Belfort, dans l'est de la France, par le service des courses et jeux de la police judiciaire. Au total, l'escroc aurait amassé jusqu'à 800.000 euros. Une vingtaine de victimes ont été recensées à cette heure. Elles seront peut-être une centaine au total.