L'animal ne lui a laissé aucune chance. Un surfeur de 22 ans qui évoluait lundi sur le spot de Trois-Bassins, commune située à l'ouest de l'île de la Réunion, entre Saint-Leu et Saint-Paul, a eu la jambe arrachée par un requin. Malgré l'intervention des secours, le jeune homme n'a pas pu être réanimé.
Selon Imaz Press Réunion, le jeune homme était en train de surfer en compagnie d'amis, à une centaine de mètres du rivage, lorsqu’il a été surpris par le squale. L'animal l'a saisi par la jambe, l'a attiré vers le fond et lui a sectionné la jambe.
Une violente attaque
Une attaque particulièrement violente selon les témoins sur place. "Le jeune homme a crié avant d'être projeté dans l'air", a rapporté une jeune femme sur Freedom, la radio la plus populaire de l'île. Des témoins de la scène, baigneurs et surfeurs, ont pu ramener le jeune homme sur la plage et lui prodiguer les premiers soins. Lorsque les pompiers et les urgentistes du Samu sont intervenus, le jeune homme était déjà en arrêt cardiaque, a ajouté la préfecture.
Une trentaine d'attaques depuis 1980
Les statistiques depuis trente ans sont glaçantes. Les requins ont frappé 30 fois l'homme depuis 1980 sur l'île, tuant treize fois.
Le 19 septembre 2011, La Réunion avait été bouleversée par la mort de l'ancien champion de bodyboard Mathieu Schiller, happé par un squale à Saint-Gilles, à l'ouest. C'était la sixième attaque depuis le début de l'année, dont une autre mortelle.
En mars dernier encore, un homme de 31 ans en bodyboard avait été attaqué par un requin à Saint-Benoît, sur la côte est. Le squale avait foncé sur lui, mordant la planche à deux reprises. Le bodyboarder, qui se trouvait à une centaine de mètres du rivage, avait réussi à échapper aux dents de l'animal.
"De courtes excursions près des côtes"
Une étude, pilotée par l'Institut de recherche et de développement, avait été lancée en urgence en décembre dernier la mort de Mathieu Schiller.
L'objectif était de mieux comprendre la présence et le comportement des squales, en les marquant avec l'implantation d'une sonde sous-cutanée et en les suivant via des stations d'écoute.
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Les premiers résultats, diffusés début juillet, indiquent que les requins se sont pas sédentarisés à proximité des plages de l'île, comme le craignaient les autorités. Mais l'étude a confirmé que les squales étaient en revanche plus nombreux au large, même si "la population [est] encore difficile à déterminer à l'heure actuelle". Sur 22 requins marqués, les récepteurs ont détecté le passage de 13 d'entre eux dont 8 requins bouledogue - en cause dans la plupart des attaques - et seulement 5 requins tigre. "Ils font de courtes excursions près des côtes et passent la majeure partie de leur temps au large", confiait à l'AFP Antonin Blaison (IRD), un des deux responsables de l'étude, le 3 juillet dernier.
Seule exception, la plage des Roches Noires - l'une des plus fréquentées de l'île - où les requins restent près d'une heure à environ 300 mètres du rivage avant de repartir. Les chercheurs veulent désormais savoir s'il existe au large, à environ 2 à 3 miles des côtes, une "zone de repos" où ils vivent et se reproduisent.
Mais rien, dans l'étude, n'explique la présence de requins à La Réunion ces dernières années, alors que la décennie 2000 n'avait connu qu'une seule attaque.