Valenciennes : un père froidement abattu devant son fils

© Capture d'écran France 3 Nord Pas-de-Calais
  • Copié
Chloé Pilorget-Rezzouk et avec Lionel Gougelot et AFP , modifié à
Vendredi, un homme inconnu des services de police a été abattu sous les yeux de son fils, à Valenciennes. Le mystère est entier. 

Il sortait tout juste de son entrainement de tennis de table. Vendredi soir, ce père de famille a été froidement abattu d'une balle dans le dos devant son fils, à Valenciennes, dans le Nord. Alors que cet homme était a priori "sans histoire", la question du mobile est dans toutes les têtes. Le parquet a ordonné une enquête qui s'annonce "longue".

>> Mise à jour du 10 mars : le procureur de Valenciennes, François Pérain, a annoncé qu'une information judiciaire pour "assassinat" avait été ouverte le 6 mars, en précisant : "Il relève désormais au magistrat instructeur désigné de poursuivre les investigations pour identifier l'auteur des faits".

Abattu devant son fils. Frédéric Hirson était en train de discuter sur le trottoir avec son fils de 18 ans, lorsqu'il a été tué dans le dos par arme à feu. Il était environ 19h45. Tous deux sortaient de leur entrainement au club de l'Union sportive de tennis de table. Depuis le retour de son fils, dont il avait la garde, dans la région, il y a deux ans, l'homme de 45 ans, remarié, l'avait initié à sa passion, selon FranceTV Info. Domicilié non loin du complexe sportif du Fort Minique où il avait ses habitudes, le pongiste, trésorier du club, travaillait comme ingénieur au sein de l’entreprise PPG à Marly, précise La Voix du Nord.

24.02-hirson.valenciennes.1

© Capture d'écran France 3 Nord Pas-de-Calais

"Il s'est agenouillé près de son père en criant à l'aide". Selon Maurice, le père de Frédéric Hirson, la scène n'a duré que quelques secondes. "Il sortait avec son fils. Ils parlaient tous les deux et repartaient comme ils le font après chaque entrainement", confie-t-il au micro d'Europe1. "D'après son fils, il a entendu un gros bruit et (Frédéric) s'est écroulé. Il s'est agenouillé près de son père en criant à l'aide, et les gardiens sont arrivés assez vite. Il est mort dans l'ambulance", poursuit-il.

"Comment peut-on tuer un être humain dans le dos ? Je ne sais pas", s'interroge le grand-père et père de la victime. Pour lui, pas de doute : l'acte est "prémédité". "On ne vient pas comme ça avec une arme... Alors est-ce qu'il avait envie de tuer quelqu'un et est-ce qu'il l'a choisi au hasard ? Je ne sais pas. On voudrait comprendre", conclut Maurice.

Quel mobile ? Les circonstances du drame demeurent pour l'instant inconnues. "On essaye de comprendre pourquoi on a voulu le tuer. Il faut qu'on découvre cette raison et quand on l'aura trouvée, on aura l'auteur", a déclaré lundi François Pérain, procureur de la République de Valenciennes. L'enquête, confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire de Lille (DIPJ) "s'annonce longue", a d'ailleurs ajouté le procureur, sachant que Frédéric Hirson était parfaitement inconnu des services de police. L'environnement familial et personnel du quadragénaire va donc être passé au crible par les enquêteurs. Proches, collègues de travail ou encore adhérents du club sportif seront auditionnés par la PJ de Lille, soit une centaine de personnes, a indiqué François Pérain.

>> En vidéo, le sujet de France 3 Nord-Pas-de-Calais :

Des vidéos de surveillance inexploitables. D'après un témoin, un individu, qui pourrait être le tueur, est parti après la détonation en direction d'un parking pour monter à bord d'une berline, sans doute conduite par un complice. En raison de l'obscurité à ce moment de la journée, l'exploitation des caméras de surveillance n'a pas permis d'apporter des éléments significatifs sur le déroulement du drame. 

Supporter de l'AS Monaco. Sur les réseaux sociaux, de nombreux hommages ont été rendus à Frédéric Hirson, qui en plus d'être passionné de ping-pong était aussi un grand fan de l'AS Monaco. Le Valenciennois appartenait d'ailleurs à un groupe de supporters du club de football, le CSM62-59, basé dans le Nord-Pas de Calais. 

Tellement sympa qu'on le surnommait "Nounours". Lundi soir, son club sportif, l'Union sportive de tennis de table, se recueillera en sa mémoire. Pour le gardien du club, qui a fait la macabre découverte, vendredi soir, Frédéric Hirson était une personnelle tellement agréable et sans histoire, qu'on l'appelait "Nounours", rapporte La Voix du Nord.

Les résultats de l'autopsie ont permis d'établir que le décès était dû "à une hémorragie pulmonaire consécutive à un coup de feu tiré dans le dos". Le projectile a été envoyé au laboratoire de l'institut national de police scientifique (INPS) pour une analyse balistique afin de déterminer le type de l'arme utilisée. L'épouse de Frédéric Hirson et son fils, témoin du drame, ont été hospitalisés.