Déjà mis en examen dans le volet financier de l'Affaire Karachi, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine dort désormais en prison, écroué vendredi soir car la justice le soupçonne d'avoir voulu fuir la France. L'intermédiaire en armement avait été placé en garde à vue jeudi matin par les policiers qui le soupçonnent d'avoir envisagé de se soustraire à la justice, en cherchant à sa procurer un passeport diplomatique de la République dominicaine.
A l'occasion d'une perquisition à son domicile, les policiers mettent la main sur un courriel laissant penser que Ziad Takieddine allait se faire délivrer ce document émis en janvier 2013, qu'il aurait commandé moyennant 200.000 dollars. Au vu notamment de cette découverte, le parquet de Paris ouvre début mai une information judiciaire pour "corruption d'agent public étranger" et "escroquerie", confiée aux deux juges instruisant le volet financier de l'affaire Karachi, Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire. A cette procédure viennent d'être jointes deux autres instructions qui visaient Ziad Takieddine, cette fois pour "fraude fiscale" et "organisation frauduleuse d'insolvabilité".
Déféré vendredi, l'hommes d'affaires a été présenté aux magistrats instructeurs qui l'ont mis en examen pour l'ensemble de ces chefs, avant que Ziad Takieddine ne soit placé en détention provisoire, selon une source judiciaire. Pour les enquêteurs, il s'agit de comprendre les raisons pour lesquelles Ziad Takieddine a cherché à obtenir ce document d'identité, alors qu'il n'a pas le droit de quitter le pays, et comment il a pu en financer l'achat, alors que l'essentiel de ses biens a été saisi dans l'enquête Karachi.