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avec AFP / Crédit photo : Denis CHARLET / AFP
La marche s'est élancée en fin de matinée au départ de l'ancien lycée de la victime. Plusieurs personnes, dont beaucoup en tenue blanche, tenaient des photos du jeune homme. Peu après son agression mortelle dans la nuit de lundi à mardi, deux mineurs de 14 et 15 ans ont été arrêtés.

"Laissé pour mort sur le bitume. Pour quoi ? Pour rien." Plus d'un millier de personnes ont rendu hommage vendredi à Grande-Synthe, dans le Nord à Philippe, 22 ans, violemment agressé après un possible guet-apens via un site de rencontres. "Philippe était un jeune homme serviable, aimant et aimé de tous. Des criminels s'en sont pris à un innocent et l'ont laissé pour mort sur le bitume", a dénoncé à l'issue de la marche blanche un de ses amis, Yacine.

La marche s'est élancée en fin de matinée au départ de l'ancien lycée de la victime. "Hommage à Philippe", pouvait-on lire sur une grande banderole tenue notamment par ses deux frères, Dylan et Kelvyn. Plusieurs personnes, dont beaucoup en tenue blanche, tenaient des photos du jeune homme. Peu après son agression mortelle dans la nuit de lundi à mardi, deux mineurs de 14 et 15 ans ont été arrêtés.

Ils seront "présentés à un juge d'instruction" vendredi, a précisé jeudi la procureure de la République de Dunkerque, Charlotte Huet, qui doit donner une conférence de presse à Dunkerque à 17h dans le cadre d'une enquête pour "meurtre en bande organisée".

"Jeunesse à la dérive"

L'un des suspects "a reconnu" l'organisation d'un "guet-apens" contre le jeune homme par l'intermédiaire d'un site de rencontres gratuit, selon une source policière à l'AFP. Le site en question, coco.gg, permet d'engager des discussions en renseignant l'âge, le sexe et un code postal sans vérification, ni création de compte. Pointant de "fausses informations" jetées sur internet "comme des bouteilles à la mer semant trouble et discorde", en référence aux rumeurs sur les circonstances du drame, la cousine de la victime, Mélanie, a réclamé "un peu de respect et de dignité".

 

"La justice doit passer. Pas celle des réseaux sociaux sur lesquels les extrêmes se délectent", mais "celle de la République", a renchéri le maire socialiste de la ville, Martial Beyaert. "Grande-Synthe a perdu un de ses enfants", a-t-il ajouté. "Puisse ton décès faire réfléchir cette partie de la jeunesse à la dérive." Alertés par les pompiers vers 2h mardi, les policiers avaient découvert le jeune homme gisant sur un parking à l'arrière d'une supérette, avec des fractures et des plaies au visage, selon une source policière. La marche blanche est passée en silence devant le lieu de l'agression où des dizaines de fleurs ont été déposées, sous quelques gouttes de pluie.

"Supplicié"

Selon un témoin, Philippe a été agressé par trois personnes alors qu'il était en conversation téléphonique. Elles lui auraient dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source. Hospitalisé en réanimation, il est décédé mardi soir des suites de ses blessures. "On parle d'un homme qui a été (...) véritablement et manifestement supplicié, qui était à terre et qui a été achevé par des coups", a commenté le Premier ministre, Gabriel Attal, jeudi soir sur BFMTV, évoquant un acte de "barbarie".

Philippe était "un super ami, gentil, à l'écoute, il était là pour tout le monde", a affirmé Valentine, 26 ans, une amie d'enfance venue lui rendre hommage. "Nous étions dans le même club de jiu-jitsu. Je l'ai connu l'année dernière et ce fut un coup de cœur, il était sympathique, souriant... C'est un choc pour tout le monde", témoigne Louna, 42 ans.

Le jeune homme avait travaillé comme animateur dans des centres de loisirs de la ville "sur des petits contrats d'été" et été surveillant de cantine, a indiqué à l'AFP Benoit Ferré, le directeur de cabinet du maire de Grande-Synthe. "Il devait commencer à travailler chez Amazon prochainement", a-t-il ajouté.