Puisseguin, petit village de Gironde, est en deuil. C’est dans cette commune de quelque 900 habitants qu’a eu lieu la terrible collision vendredi matin entre un car transportant des personnes âgées et un camion, causant la mort de 42 personnes, l’accident le plus meurtrier depuis 1982 en France. Sur place, l’émotion est particulièrement vive, même s’il a d’abord fallu faire face à l’urgence de la situation. "Actuellement, à la mairie, nous avons préparé l’école pour accueillir les familles des victimes pour un accueil psychologique", explique à Europe 1 le maire de Puisseguin, Xavier Soublette. "Pour les personnes malheureusement décédées, il y aura une chapelle ardente dans le foyer rural."
"Tout le monde se mobilise". L’élu tient aussi à souligner la solidarité qui entoure le drame. "L’aide qui nous est proposée arrive de toutes les communes limitrophes, et aussi de beaucoup de gens de la commune", se félicite l’édile. "Tout le monde se mobilise. Les gens ont quitté leur travail pour venir nous proposer leur service."
Valls sur place. Manuel Valls, le Premier ministre, s’est rendu sur place en fin de matinée, accompagné de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur et d’Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports. Les trois hommes se sont rendus sur les lieux de l’accident. Par ailleurs, de très importantes forces de l’ordre ont été déployées. On dénombre ainsi 250 gendarmes, dont des services d’enquête, car il faut encore préciser les circonstances de cette collision. Il y a aussi un nombre incalculable d’ambulances, mais aussi des hélicoptères du Samu, posés sur le terrain de football de Puisseguin.
Les visages sont graves, ceux des habitants et ceux des élus aussi, tel Alain Juppé qui est venu depuis Bordeaux, ou Alain Rousset, le président du Conseil régional. Sur les visages, on mesure le choc que provoque cet accident dans tous les esprits. C’est en fait tout un département qui est en deuil.
Le village de Petit-Palais sous le choc. L’émotion est encore plus vive à Petit-Palais, d’où sont partis et où vivaient les passagers du car accidenté. "C’est un tout petit village, donc forcément on se connaît tous, on a tous des membres de nos familles dans cette association et donc dans ce bus. On a tous été malheureusement surpris ce matin", raconte Jérémie Bessard, conseiller municipal du village de 750 habitants sur iTélé. " C’est d’autant plus difficile que ça nous concerne nous-même puisque personnellement, j’ai mon oncle et mon cousin qui étaient dans ce bus. Il y aurait huit rescapés, mais on n’a aucun nom, on n’arrive pas à avoir accès à la liste des passagers. On a une seule ligne téléphonique en mairie, donc tout le monde essaye de nous appeler pour avoir des informations. A l’accueil, c’est rempli de monde, c’est compliqué."