Jean-Marc Reiser, jugé devant les assises du Bas-Rhin pour l'assassinat de Sophie Le Tan, a estimé vendredi qu'il ne "mérit(ait) pas le pardon" des proches de la jeune étudiante qu'il a reconnu avoir tuée et démembrée en septembre 2018. "Je regrette ce qui s'est passé, je ne voulais pas la tuer (...) je comprends la douleur des parents. Je ne peux espérer qu'un jour peut-être, ils puissent me pardonner, même si je ne mérite pas le pardon", a déclaré l'accusé de 61 ans, qui comparaît depuis lundi et qui s'exprime pour la première fois de la semaine sur le fond du dossier.
"Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'aimerais pouvoir revenir en arrière, remonter le temps"
Sur leur banc, les parties civiles se sont rapprochées. La mère, le frère et la sœur de Sophie Le Tan n'étaient pas présents. Mercredi, le père de Sophie avait reproché à l'accusé de ne s'être pas avoir présenté ses excuses : "La famille n'a pas encore reçu le pardon de l'assassin de leur fille", avait lancé à la barre Tri Le Tan.
"Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'aimerais pouvoir revenir en arrière, remonter le temps, mais je ne le peux pas", a encore lancé Jean-Marc Reiser, qui avait éclaté en sanglots quelques minutes auparavant, avant de se reprendre rapidement.
Il nie toujours avoir prémédité son acte
Étudiante strasbourgeoise, Sophie Le Tan a disparu le 7 septembre 2018, jour de ses 20 ans, après être allée visiter un appartement au nord de Strasbourg. Les preuves ont rapidement convergé vers Jean-Marc Reiser, qui a fini par reconnaître début 2021 avoir tué et démembré Sophie, des aveux maintenus au début de son procès lundi.
Il nie en revanche toujours avoir prémédité son acte et lui avoir tendu un piège, notamment en diffusant une fausse annonce locative à laquelle l'étudiante avait répondu. Déjà condamné pour deux viols, il est jugé pour assassinat en récidive légale et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu mardi.