Trois jours après le passage à tabac de Samara, 14 ans, devant son collège de Montpellier, une enquête administrative, diligentée par le ministère de l'Éducation nationale, débute ce vendredi. Deux inspecteurs généraux tenteront de comprendre comment a pu se déclencher un tel déchaînement de violence. Ils auditionneront le corps éducatif, les élèves, et remettront un rapport à la ministre sous huit jours. Un collège situé en plein cœur de la Paillade, un quartier populaire de Montpellier. Un endroit où les questions liées au vivre-ensemble et à la laïcité sont compliquées.
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"Il faudrait qu'elles portent le voile"
La Paillade, un quartier de 25.000 habitants, quelques zones pavillonnaires, beaucoup de barres d'immeubles et un communautarisme compliqué à vivre pour Nathalie, mère de famille. "Pour la laïcité, j'ai l'impression que c'est compliqué de vivre-ensemble ici. Il y a des tensions avec les adolescents, surtout les filles qui sont maghrébines et européanisées, elles sont mal vues ! Il faudrait qu'elles portent le voile", affirme-t-elle.
Un contexte difficile qui a entraîné le déménagement de Marie. "C'est une zone de non-droit. Je voulais aller voir ma mère à la Paillade et au début de la rue, il y avait des jeunes qui étaient postés sur le trottoir, qui lançaient des bouteilles de bière pour qu'on ne puisse pas rentrer", se souvient-elle. Depuis l'agression de Samara, les tensions sont ravivées au sein même de la communauté. La famille de Samara, des Harkis, n'a pas manqué de revendiquer une pratique plus républicaine de l'islam.