Alexandre a-t-il été agressé par des chauffeurs de taxis ? C'est la piste que semble privilégier la police lyonnaise dans cette affaire qui avait défrayé la chronique à la fin du mois de juin, puisque les enquêteurs ont placé deux d'entre eux en garde-à-vue mercredi.
Passage à tabac. En pleine période de conflit entre chauffeurs de taxis et conducteurs UberPop, l'agression avait fait grand bruit le 23 juin dernier. Alexandre, un jeune homme de 27 ans, avait été violemment molesté par plusieurs individus. Alors qu'il sortait de boîte de nuit, un taxi avait refusé de le prendre, et le jeune homme avait alors répliqué qu'il n'était "pas étonnant que des personnes choisissent de plus en plus UberPop". Quelques minutes plus tard, il avait été passé à tabac par des individus qu'il avait identifié comme des chauffeurs de taxis. Résultat : un nez cassé, 21 jours d'ITT et une affaire qui avait enflammé les médias.
Vidéosurveillance et témoignages concordants. Deux taxis ont donc été cueillis au saut du lit par la police mercredi matin. Deux hommes qui avaient été entendus au début de l'enquête mais avaient été relâchés par la suite. Sauf que plusieurs témoignages, ainsi que des images vidéos prises à la sortie de la boîte de nuit montreraient que les deux hommes ont eu un rôle actif dans la bagarre qui a éclaté. Les deux individus sont encartés à la CGT, l'un d'entre eux est même le responsable lyonnais du syndicat de taxis à Lyon.
Leurs collègues s'insurgent contre cette interpellation. Mais leurs collègues, comme Pascal Wielder, président des taxis indépendants de Lyon, ne comprennent pas cette garde à vue : "L'un d'entre eux est une personne handicapée, et quand je dis handicapée c'est réellement handicapée ! Il a beaucoup de mal à se déplacer, il a deux prothèses de hanche. Donc je ne le vois pas aller agresser quelqu'un, et même s'il voulait le faire, il tomberait par terre. Pour le deuxième c'est quelqu'un qui est calme, qui a toujours calmé les situations quand il y avait des problèmes. Ce n'est pas possible qu'ils soient impliqués."
Pour les taxis, il y a donc clairement une volonté de la police de mettre la pression à leurs collègues alors que l'enquête piétine. Mais les policiers lyonnais affirment qu'ils ont pris tout leur temps pour rassembler un maximum d'éléments qui les ont menés à ces deux chauffeurs. Des individus qu'Alexandre, la victime, a formellement reconnus le soir de l'agression.