Un prêtre lyonnais soupçonné d'agressions sexuelles sur de jeunes scouts il y a plus de 25 ans a été mis en examen mercredi et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès de son avocat.
Des agressions de 1986 à 1991. "Mon client a reconnu les faits qui lui ont été reprochés devant le juge d'instruction" à l'issue de sa garde à vue, entamée lundi, a précisé Me Frédéric Doyez. Le père Bernard Preynat, aujourd'hui septuagénaire, fait l'objet d'une information judiciaire ouverte pour "agressions sexuelles et viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité" concernant quatre victimes "pour des faits susceptibles de s'étaler de 1986 à fin 1991", selon une source judiciaire.
Des faits connus des autorités religieuses ? Sa mise en cause fait suite à des plaintes déposées depuis mai 2015 par plusieurs quadragénaires, anciens scouts du groupe indépendant Saint-Luc. Une enquête préliminaire avait été ouverte l'été dernier par le parquet de Lyon sur des faits d'agression sexuelle seulement. Selon son avocat, le religieux qui a déclaré devant le juge "que les faits étaient connus par les autorités ecclésiastiques depuis 1991", a par ailleurs été "placé sous le statut de témoin assisté" concernant des "viols" présumés sur trois autres mineurs. "Cela résulte des déclarations du mis en cause (lors de sa garde à vue, ndlr) et ce serait des fellations. Ces victimes ne sont pas très précisément identifiées", a précisé une source judiciaire.
Longtemps au contact d'enfants. Le père Preynat, très apprécié à l'époque et décrit comme "charismatique", réside au couvent des Petites-Sœurs de Saint-Joseph de Montgay à Fontaine-sur-Saône, dans la Métropole de Lyon, depuis septembre 2015. Il a encadré le groupe Saint-Luc pendant une vingtaine d'années, du début des années 1970 à 1991 à Sainte-Foy-lès-Lyon, dans la banlieue lyonnaise. Après avoir été écarté du groupe de scouts à la suite d'un signalement d'une famille au cardinal Albert Decourtray, alors Primat des Gaules, il a ensuite continué à être en contact avec des enfants, via notamment l'enseignement du catéchisme. Il était doyen de plusieurs paroisses dans le Roannais jusqu'en août dernier.Plusieurs hommes affirmant avoir été victimes du prêtre, des quadragénaires aujourd'hui, se sont rassemblés au sein d'une association, "La Parole Libérée", afin de "rompre l'omerta" entourant ces faits.