Publicité
Publicité

Archives sur l'abbé Pierre au Vatican : l'Eglise de France demande des éclaircissements

Europe 1 avec AFP . 1 min
Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, de son vrai nom, était visé fin janvier par 33 accusations de violences sexuelles.
Longtemps figure iconique de la défense des démunis, Henri Grouès, de son vrai nom, était visé fin janvier par 33 accusations de violences sexuelles. AFP / © PHILIPPE HUGUEN

La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi qu'elle allait "se rapprocher" du Vatican pour "faire la lumière" sur de nouveaux éléments dont elle "n'avait pas connaissance". D'après un livre-enquête sur l'abbé Pierre, paru jeudi, le Saint-Siège était au courant "dès l'automne 1955" des agissements de l'abbé Pierre.

La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé jeudi qu'elle allait "se rapprocher" du Vatican pour "faire la lumière" sur de nouveaux éléments dont elle "n'avait pas connaissance", à l'occasion de la parution d'un livre-enquête sur l'abbé Pierre.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Les éléments mis au jour sont graves"

"Les éléments mis au jour sont graves, et méritent d'être creusés, pour comprendre ce qui s'est passé, et quel a été le comportement des évêques français" en responsabilité à l'époque, indique la CEF dans un communiqué transmis à l'AFP. Décédé en 2007, l'abbé Pierre est visé depuis 2024 par une série d'accusations d'agressions sexuelles.

Dans un livre publié jeudi - "Abbé Pierre, la fabrique d'un saint" (Allary) - les journalistes Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin expliquent avoir consulté des archives du Vatican montrant que le Saint-Siège était au courant "dès l'automne 1955" des agissements de l'abbé Pierre.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une lettre du Vatican datée du 11 novembre 1955

Elles font notamment état d'une lettre du Vatican datée du 11 novembre 1955 envoyée à Alexandre Renard, l'évêque de Versailles, pour le sommer d'ouvrir "une procédure judiciaire". "Il semble que les relations 'inhonestae'[déshonorantes] de l'abbé ont été moins graves qu'il n'a été dit", répond alors Alexandre Renard, qui insiste parallèlement sur le fait qu'en France le prêtre est devenu "un symbole aux yeux des masses qu'il galvanise à la manière d'un prophète".

C'est "une bonne chose que la vérité puisse être faite, et c'est d'ailleurs pour cela que la CEF a ouvert" les archives du Centre national des archives de l'Église de France (CNAEF) dès septembre 2024, et demandé au Saint-Siège d'enquêter dans ses archives", souligne la conférence des évêques dans son communiqué.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Au regard de la gravité des faits évoqués", la CEF annonce qu'elle "va se rapprocher de la Nonciature (ambassade du Saint-Siège, ndlr) et du Vatican pour faire la lumière sur ces éléments dont elle n'avait pas connaissance, n'en ayant nulle trace dans ses archives". "Il y aura à comprendre aussi comment tout cela a pu être oublié, et disparaître potentiellement des archives du CNAEF à partir de 1970", ajoute-t-elle.