Un "attentat à un stade avancé" était en préparation en France, selon Bernard Cazeneuve. L'individu soupçonné d'être "impliqué à haut niveau" dans ce projet terroriste été arrêté jeudi en début de journée, à Boulogne-Billancourt. Son arrestation a donné suite à une vaste opération policière, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans un immeuble d'habitations du boulevard du général Delambre, à Argenteuil, dans le Val-d'Oise, a annoncé le ministre de l'Intérieur. Cette arrestation a aussi entraîné, vendredi, l'interpellation de trois suspects et deux perquisitions, en banlieue de Bruxelles.
Une connaissance d'Abdelhamid Abaaoud. Prénommé Reda Kriket, ce Français de 34 ans est une connaissance d'Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur présumé des attentats du 13 novembre, mais aussi de Chakib Akrouh, filmé en compagnie d'Abaaoud dans le métro, après avoir mitraillé les terrasses de Paris. Les trois hommes avaient été condamnés par défaut - en leur absence -, en juillet dernier en Belgique, lors d'un même procès. Ils étaient poursuivis pour leur participation à une filière de recrutement belge pour la Syrie. Reda Kriket, à qui il était reproché un rôle important, avait alors écopé de dix ans de prison.
Soupçonné d'avoir séjourné auprès de l'EI. Le Français né à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, est d'ailleurs soupçonné d'être revenu de Syrie en fin d'année 2015, après avoir séjourné dans les rangs de l'Etat islamique. Il est décrit par le ministère de l'Intérieur comme "un homme suspecté d'être impliqué à haut niveau dans ce projet au sein d'un réseau terroriste qui projetait de frapper la France".
Selon Bernard Cazeneuve, "cette arrestation est le fruit d’une enquête conduite depuis plusieurs semaines, qui a mobilisé d’importants moyens de surveillance physique et technique, ainsi qu’une coopération étroite et constante entre services européens". Une arrestation qui les a mené à un appartement qu'il occupait, à Argenteuil, dans le Val-d'Oise.
Pas de lien établi avec les attentats de Paris. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont mis la main sur cinq kalachnikovs, un fusil mitrailleur, huit chargeurs et sept armes de poing, selon une source proche du dossier. Des litres d'acétone, d'eau oxygénée, et d'acide ainsi qu'une petite quantité d'explosif de type TATP, similaire à celui utilisé lors des attentats à Paris et Bruxelles, également été découverte.
Toutefois, "à ce stade, aucun élément tangible ne relie ce projet aux attentats de Paris ou de Bruxelles", a précisé le ministre. D'après les informations recueillies par Europe 1 de source judiciaire, une information judiciaire avait en effet été ouverte fin novembre dernier, mais ne visait alors pas directement Reda Kriket. Elle avait été ouverte sur le possible séjour en Syrie d'un jihadiste présumé, expulsé un peu plus tôt de Turquie, a indiqué une source proche du dossier.
Impliqué dans la mouvance islamiste franco-belge. S'il est possible d'affirmer que Reda Kriket appartient à la même mouvance islamiste franco-belge, il n'appartient pas a priori à la même cellule opérationnelle que les organisateurs des attentats de Paris et Bruxelles.