L'enquête sur l'attaque aux cocktails Molotov le 8 octobre à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, contre quatre policiers, dont l'un grièvement brûlé est toujours hospitalisé, a été confiée à deux juges d'instruction, a indiqué vendredi le procureur de la République d'Évry. L'information judiciaire a été ouverte pour "tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique commises en bande organisée" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime", a précisé Eric Lallement dans un communiqué.
Deux agents grièvement brûlés. Le 8 octobre, une quinzaine d'agresseurs ont incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents, en mission de surveillance à proximité d'un feu rouge de la Grande Borne, une cité difficile à cheval sur les communes de Viry-Châtillon et Grigny, connu pour ses vols à la portière avec violences. Un adjoint de sécurité de 28 ans est toujours soigné à l'hôpital Saint-Louis à Paris, plongé dans un coma artificiel, mais n'est plus sous assistance respiratoire. La gardienne de la paix de 39 ans qui l'accompagnait, également grièvement brûlée, a quitté l'hôpital mardi soir.
Affaire grave et complexe. Jusqu'à présent, aucune interpellation n'a eu lieu dans cette affaire, confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne, épaulée par la police judiciaire de Versailles. Des recherches ADN sont menées sur 48 scellés prélevés sur le lieu de l'agression mais n'ont pour l'instant pas permis de confondre les assaillants. "Compte tenu de la gravité et de la complexité de cette affaire, deux magistrats instructeurs ont été co-saisis de ce dossier", a expliqué le procureur.
Manifestations. Cette agression a déclenché un mouvement de grogne général des policiers, réclamant plus de moyens et dénonçant les attaques dont ils sont victimes, lors de rassemblements hors cadre syndical à Paris, notamment sur les Champs-Elysées, en banlieue parisienne, à Lyon, à Marseille, à Lille, Toulouse ou encore Montpellier.