Après l'arrestation, vendredi matin à Montpellier, de quatre individus soupçonnées de préparer un attentat contre un site touristique parisien, des questions se posent sur leur projet. Parmi les suspects figure une adolescente de 16 ans, qui avait prêté allégeance au groupe État Islamique. Le passage à l'acte du groupe était imminent, selon le gouvernement. Pour Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme, "on est face à des individus déterminés, radicalisés et surtout avec un projet d'attentat très avancé".
Schéma préparatoire élaboré. Selon le spécialiste, tous les éléments pointent vers un groupe très organisé. "Il y a d'abord l'allégeance à l'État Islamique. On a aussi des substances explosives en cours de fabrication, notamment du TATP. Ils avaient également un schéma préparatoire déjà élaboré. L'un d'entre eux devait mourir en martyr sur notre territoire tandis que sa compagne devait rejoindre l'État Islamique". Un schéma qui n'est pas sans rappeler celui observé lors des attentats de janvier 2015. "La compagne d'Amédy Coulibaly, Hayat Boumedienne, avait elle-même rejoint la Turquie quelques jours seulement avant que son compagnon ne passe à l'acte", rappelle Jean-Charles Brisard.
Clarifier le lien avec l'État Islamique. Il faudra cependant encore attendre avant de pouvoir tirer des leçons de ce coup de filet antiterroriste. "L'enquête commence et elle déterminera si ces individus ont été téléguidés d'une façon ou d'une autre depuis le théâtre d'opérations syro-irakien. Plus de la moitié des 17 attentats déjoués en 2016 étaient des projets coordonnées par des djihadistes français depuis l'Irak et la Syrie", rappelle Jean-Charles Brisard. "Il faut donc déterminer le lien opérationnel entre les quatre personnes interpellées et l'État Islamique".