La voiture du couple soupçonné d'avoir fui de France vers la Belgique après l'enlèvement de son nouveau-né grand prématuré dans une maternité de la région parisienne a été retrouvée mercredi matin dans la ville belge de Charleroi. Le véhicule de marque Audi, dont la photo et la plaque d'immatriculation française figuraient dans l'avis de recherche lancé mardi soir en Belgique, a été découvert "vers 9 heures" (7 heures GMT), a souligné un porte-parole de la police de Charleroi, sans autres précisions. Ni le parquet de Mons, chargé des investigations en Belgique, ni celui de Bobigny en France n'ont commenté l'information.
Santiago, âgé de 17 jours et qui était suivi comme grand prématuré dans un hôpital d'Aulnay-sous-Bois près de Paris, est activement recherché depuis mardi soir en Belgique, dans le cadre d'une alerte à la population diffusée par la police fédérale et relayée par l'association de protection de l'enfance Child Focus. Ses parents âgés d'une vingtaine d'années sont soupçonnés de l'avoir enlevé.
Utilisation d'une Audi bleu foncé
L'avis de recherche belge montre une photo de chacun d'eux et livre une description vestimentaire précise. Y figure aussi un cliché de la voiture qu'ils auraient utilisée, "une Audi A4 bleu foncé immatriculée en France avec la plaque GR-956-ZV", ajoute la police belge. Le nouveau-né portait "au moment de sa disparition (...) un T-shirt marron (taille six mois) et un pyjama blanc en velours épais. Il a besoin de soins médicaux urgents", est-il écrit dans l'avis de recherche.
En France, une alerte-enlèvement a été en vigueur mardi toute la journée. Il s'agissait pour les autorités d'envoyer de façon massive des informations précises à la population, sur l'ensemble du territoire national, afin de retrouver un enfant le plus rapidement possible. Cette alerte a été levée en début de soirée "sur décision du parquet de Bobigny", mais "les recherches se poursuivent", selon le ministère français de la Justice.
Santiago aurait été enlevé lundi soir par ses parents de 23 et 25 ans. Selon le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, "l'important travail immédiatement réalisé par les enquêteurs de la police judiciaire" a permis "de penser que le couple aurait pu gagner la Belgique avec le nourrisson dans la nuit" de lundi à mardi.
Le nourrisson, grand prématuré, nécessite "une prise en charge médicale constante", a prévenu le ministère de la Justice dans son alerte-enlèvement. Toute rupture de cette prise en charge est susceptible d'engager son pronostic vital. L'espérance de vie du bébé sans soins médicaux a été évaluée à une douzaine d'heures, selon une source policière.
Les parents "déjà connus des services de police et de la justice"
L'enlèvement a eu lieu lundi entre 23 heures et 23h30, l'hôpital étant alerté par le débranchement des capteurs cardiaques. "Les suspects (de l'enlèvement) sont ses parents, un homme âgé de 23 ans, habillé d'un jean sombre, d'un T-shirt blanc, d'un blouson en jean bleu clair et d'un sur-blouson noir et une femme âgée de 25 ans, habillée d'un pull blanc, d'un blouson sans manche bleu clair et d'une jupe verte", selon le signalement diffusé en France.
D'après le procureur de Bobigny, ils sont tous deux "déjà connus des services de police et de la justice", sans davantage de précisions. Dans cette enquête, ouverte pour enlèvement en bande organisée sur mineur de moins de 15 ans et confiée à la police judiciaire, "cinq personnes, âgées de 16 à 29 ans, qui n'étaient pas les parents du nourrisson", ont été interpellées et placées en garde à vue, mardi à 10H15, selon le procureur de Bobigny. Selon une source proche du dossier, celles-ci font partie de "l'entourage" des parents.
Selon une source policière à l'AFP, les forces de l'ordre ont été averties peu après minuit par le personnel du service de néonatalogie de la disparition du grand prématuré, nécessitant des soins médicaux constants. "L'exploitation des caméras de vidéosurveillance confirmait que les parents étaient repartis avec un sac type cabas noir, possiblement au moyen d'un véhicule de couleur claire, avec à bord trois autres individus", a détaillé Eric Mathais.
"Les policiers tentaient vainement de contacter la mère sur son téléphone, se rendaient aux adresses déclarées par les parents et essayaient également de les contacter par l'intermédiaire de membres de la famille", a indiqué le parquet de Bobigny.