L'incendie est éteint, reste maintenant à en établir la cause avec certitude. Une enquête a été ouverte mardi pour "destruction par incendie" après les explosions qui ont touché sans faire de blessés le site pétrochimique LyondellBasell à Berre-l'Etang, près de l'étang de Berre, dans les Bouches-du-Rhône. Des faits sur lesquels flottent l'hypothèse d'un "acte malveillant", jugée comme une piste "sérieuse".
Aucune piste privilégiée, selon le parquet. "Le parquet d'Aix a décidé d'ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances et les causes de ce double incendie. Pour l'instant, elles restent inconnues puisque nous n'avons pas pu procéder aux premières constatations", a déclaré le vice-procureur d'Aix-en-Provence Rémy Avon, à proximité du site. "Aucune piste n'est écartée, aucune piste n'est privilégiée", a-t-il assuré.
"Un acte malveillant est une hypothèse sérieuse", a en revanche confié une source proche du dossier. "Selon les premiers éléments de l'enquête, la probabilité que ces deux incendies de cuves distantes de 500 mètres puissent être accidentels est très faible. Les enquêteurs privilégient la thèse d'un acte volontaire", a affirmé une autre source proche de l'enquête.
Que s'est-il passé ? Deux explosions ont retenti vers 3 heures du matin mardi, sur ce site proche de l'étang de Berre et de l'aéroport de Marseille-Marignane. Elles ont touché deux cuves, entraînant des incendies, dont l'un touchant une cuve d'essence avait été éteint tôt mardi matin. Le deuxième, qui concernait une cuve de naphta, un produit liquide issu de la distillation du pétrole, a été éteint vers 11h30.
Toute la matinée, il a dégagé un impressionnant panache de fumée noire, visible à des kilomètres à la ronde. Selon les autorités comme l'industriel, cette fumée n'était pas toxique. Tous les abords du site de LyondellBasell étaient bloqués mardi matin, gardés à plusieurs kilomètres de distance par des gendarmes, dont certains portant un masque à gaz autour du cou. La sortie "Rognac" sur l'autoroute A7 était elle aussi fermée.
Les témoins confirment les deux explosions. Une vingtaine de témoins auditionnés mardi matin ont confirmé aux enquêteurs avoir entendu deux explosions pratiquement simultanées vers 3 heures. Des membres de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) sont arrivés sur place en début d'après-midi sur la site pour y effectuer des constatations.
Le spectre des explosifs de Miramas. Cet incident intervient quelques jours après le vol, révélé par Europe 1, d'explosifs et de détonateurs dans un dépot de munitions de l'Armée de terre à Miramas, à une vingtaine de kilomètres de Berre-l'Etang. Interrogé sur un éventuel rapprochement entre ces deux affaires, le sous-préfet d'Istres, Jean-Marc Sénateur, a estimé que les enquêteurs "pouvaient se poser la question", mais qu'il était trop tôt pour établir un tel lien.
L'incendie du site Lyondellbasell #AFPpic.twitter.com/tpLzogWPo2
— Martin de Montvalon (@tinez16) 14 Juillet 2015
Explosion cette nuit à la raffinerie de LyonDellBasell de Berre. Risque de pollution atmosphérique. pic.twitter.com/1JbttQKmjW
— France Bleu Provence (@bleuprovence) 14 Juillet 2015
L'eau de l'étang de Berre pompée par les pompiers. A proximité du site de LyondellBasell, six gros tuyaux étaient encore déployés mardi en milieu de journée. D'une longueur de 1,8 km chacun, ils ont permis aux pompiers de pomper de l'eau dans l'étang de Berre, pour la mélanger à des produits permettant de créer la mousse qui leur a permis d'éteindre l'incendie.
Le site de LyondellBasell, qui s'étend sur près de 1.000 hectares au bord de l'étang de Berre, emploie environ 1.000 personnes et de nombreux sous-traitants. Il comprend un vapocraqueur et des unités de polypropylène et de polyéthylène de taille mondiale. Il compte également des unités chimiques et des installations logistiques telles que des équipements portuaires, pipelines, terminaux de stockage et de distribution.