L'épouse du policier Franck Brinsolaro, qui a perdu la vie dans l'attentat contre Charlie Hebdo, il y a un an, a porté plainte contre X, ont rapporté lundi soir L'Eveil Normand et Normandie Actu, deux publications du groupe Ouest-France.
Homicide involontaire aggravé. Cité par ces deux journaux, Me Philippe Stepniewski, l'avocat d'Ingrid Brinsolaro, elle-même rédactrice en chef de L'Eveil Normand, déclare avoir déposé lundi une plainte contre X auprès du procureur de Paris, François Molins, pour "homicide involontaire aggravé par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement en application des articles 121-3 et 221-6 du code pénal". Franck Brinsolaro assurait la protection du rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, qui avait comme pseudonyme de presse Charb.
Des "faits troublants". Dans la plainte déposée, selon ces deux publications, l'avocat d'Ingrid Brinsolaro écrit que "deux faits troublants attestent des manquements de la Direction générale de la sécurité intérieure". Le premier fait "troublant" porte "sur les informations relatives aux menaces dont Stéphane Charbonnier faisait l'objet". Le second fait troublant porte sur le témoignage apporté par un journaliste travaillant à proximité des locaux de Charlie Hebdo qui avait discuté quelques mois avant l'attentat avec un homme qui cherchait à localiser les bureaux du journal. Ce journaliste en avait informé le chef de mission du service en charge de la protection de Stéphane Charbonnier, qui aurait rédigé un rapport à l'intention de la DGSI. "Avec ma cliente, nous voulons savoir si ce rapport, établi suite au signalement du témoin, a bien été rédigé et transmis", a précisé l'avocat à L'Eveil Normand.
Des réponses à ses questions. Il ne s'agit pas d'être "dans la polémique", insiste Me Stepniewski, mais Ingrid Brinsolaro veut "des réponses aux questions" qu'elle pose depuis un an. Si dysfonctionnement il y a eu, l'épouse du policier "veut que des responsabilités soient prises", ajoute l'avocat.