Trois semaines après la révélation de l'affaire Baupin, Mediapartet France Inter rapportent lundi cinq nouveaux témoignages qui accablent le député écologiste Denis Baupin. Ces femmes, dont certaines parlent sous couvert d'anonymat, rapportent des faits survenus de 1997 à 2014 et pouvant relever d'agression ou d'harcèlement sexuels.
"Brutal et sexuel". Geneviève Zdrojewski, aujourd'hui retraitée après une carrière dans l'administration, a gravité dans l'environnement des écologistes à la fin des années 1990. C'est en 1997 et 1998 que Denis Baupin l'"a agressé physiquement", une fois dans son bureau, une fois dans les toilettes. "Là, il m’a plaquée contre le mur, avec les mains sur mes seins, et pour essayer de m’embrasser. Les deux fois, c’était brutal et sexuel", explique-t-elle à Mediapart. "J’en ai beaucoup parlé à des amis. Parce que j’étais traumatisée quand même. C’est très humiliant… Cette situation était très inconfortable. C’était vraiment une violence", se remémore-t-elle.
"Une pieuvre". En 1999, une autre femme souhaitant rester anonyme, jeune responsable chez les Verts fraîchement débarquée à Paris, dit s'être fait agresser dans le bureau de Denis Baupin : "à peine entrée, c’est une pieuvre qui m’a sauté dessus. Il a essayé de m’embrasser par tous les moyens. Je me suis débattue". Jean-Claude Biau, responsable des Verts à l'époque, se rappelle l'avoir vu juste après cet événement : "on l’a vue arriver affolée, un peu en pleurs, en disant : 'Protégez-moi'. Elle a dit qu’elle venait de subir les assauts de Denis Baupin", se souvient-il.
Attouchements et SMS. Laurence Mermet, attachée de presse de l'ancien ministre de l'Environnement Yves Cochet, accuse elle aussi Denis Baupin de l'avoir agressée. En pleine réunion publique, le député, venu s'asseoir derrière elle, "a commencé à me caresser la nuque avec insistance", relate-t-elle. "Sans aucune ambiguïté quant au registre de ses gestes, on ne peut plus intimes", selon elle. Deux autres témoignages anonymes récoltés par France Inter et Mediapart rapportent pour l'un un attouchement "sous le sein droit" lors d'une simple bise et pour l'autre, de nombreux SMS.
Enquête préliminaire. Depuis les premiers témoignages révélés le 9 mai dernier, Denis Baupin garde le silence mais a dû démissionner de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire dès le 10 mai, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).