Allure sage, gilet noir sur chemise blanche, petites lunettes et cheveux courts. Le procès du policier Jonathan Guyot, accusé d'avoir dérobé quelque 50 kg de cocaïne dans les scellés de la police judiciaire s'est ouvert mardi. Avec lui, neuf autres prévenus, parmi lesquels "l'escroc des stars" Christophe Rocancourt.
Un procès qui se tient... à quelques mètres du lieu du vol. Âgé de 36 ans, Jonathan Guyot est en détention provisoire depuis plus de deux ans et demi. Le procès, devant le tribunal correctionnel de Paris, se tient à quelques dizaines de mètres du local ultra-sécurisé où la drogue a été volée fin juillet 2014, au mythique 36 quai des Orfèvres, sur l'Ile de la Cité, où les locaux de la police jouxtent ceux du palais de justice. Accusé de ce vol inédit qui a ébranlé la PJ, secouée par une série de scandales ces dernières années, le policier comparaît notamment avec son épouse et trois autres policiers, dont son frère.
Sacs vides et sacs pleins. Il a toujours nié les faits. Même si sa hiérarchie l'a reconnu sur les images de vidéosurveillance (ce qu'il conteste), tout comme deux "plantons" du "36", qui l'ont vu dans la nuit du 24 au 25 juillet 2014 entrer avec des sacs vides et ressortir avec les mêmes sacs, pleins. L'enquête a mis en évidence de nombreux contacts entre Guyot et l'un de ses informateurs, avant et après la visite du policier au "36" dans la nuit du 24 au 25 juillet.
Seul des autres prévenus à comparaître détenu, Farid Kharraki est soupçonné d'avoir écoulé la cocaïne, mais il a nié catégoriquement son implication dans ce détournement.
Soupçonné de vol de cannabis. Jonathan Guyot est soupçonné d'avoir déposé chez deux amis d'enfance, dont l'un est également fonctionnaire de police, 400.000 euros au total. "L'escroc des stars" Christophe Rocancourt, son voisin de cellule, qui avait cherché à récupérer une partie de l'argent, n'est pas présent au procès, où il est représenté par son avocat.
Soupçonné de ne pas en être à son premier coup, Jonathan Guyot est aussi renvoyé pour avoir dérobé du cannabis lors de perquisitions ou dans des scellés à partir de décembre 2013. Le procès se tient jusqu'au 17 mars, jour où le jugement devrait être rendu.