Plus de 13 ans après le crash du Rio-Paris qui avait fait 228 morts, le procès d’Air France et d’Airbus s’ouvre lundi devant le Tribunal correctionnel de Paris. Un procès qui a failli ne pas se tenir puisque le juge d’instruction avait rendu un non-lieu. C’est la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris qui a décidé de poursuivre la compagnie et le constructeur pour homicides involontaires. Après des années de procédure et de nombreuses expertises, les familles des victimes vont enfin pouvoir obtenir des réponses à leurs questions.
Les sondes Pitot au cœur des débats
Beaucoup d'interrogations tournent notamment autour des fameuses sondes Pitot. Ces tubes en métal placés sous l’avion permettent de mesurer la vitesse de l’appareil. Les nombreuses expertises ont démontré qu’elles avaient givré, en pleine zone de turbulence, au-dessus de l’Atlantique. Un phénomène qui avait totalement désorienté les pilotes, incapables d’éviter le décrochage de l’appareil. Pour les familles des victimes, il n’y a aucun doute sur la cause de ce crash.
Me Sébastien Debusy est l'avocat de l'association Entraide AF 447 : "Il n'y a aucun doute sur les origines de cet accident. Ça commence par le givrage des sondes Pitot qui occupent l'appareil A330 d'Airbus. S'il n'y a pas ce givrage, il n'y a pas d'accident", estime l'avocat, qui martèle ses idées. "Le lien, il est évident, et même si Airbus le conteste, le point de départ de cet accident, c'est le givrage des sondes Pitot."
Mais le Tribunal devra aussi se pencher sur l’attitude d’Air France. D’après le rapport du Bureau enquête accident, la compagnie était au courant du dysfonctionnement de ces sondes, et n’avait pas suffisamment formé les équipages pour répondre à ce problème. Du côté des prévenus, on conteste toute faute pénale à l’origine de l’accident. Le procès très attendu doit durer jusqu’au 8 décembre prochain.